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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 1<br />

effectués sans que cela ne soit trop visible. Mais le profit à court terme qui pourrait être<br />

obtenu en diminuant la qualité des contrôles doit être mis en lumière des risques encourus<br />

si le marché percevait cette diminution de qualité, d’autant plus que la valeur du service<br />

fourni par les cabinets d’audit a déjà tendance à être remise en cause (Otley & Pierce<br />

1996a). Si le marché se mettait à douter encore davantage de la qualité de la certification<br />

effectuée par les auditeurs, la perte de crédibilité institutionnelle qui en résulterait serait<br />

fortement dommageable pour les cabinets puisqu’ils auraient des difficultés à justifier le<br />

niveau élevé de leurs honoraires. Le maintien d’une qualité des contrôles est donc<br />

indispensable. La solution au dilemme passe alors par une maîtrise du coût de ces<br />

contrôles, basée soit sur un contrôle budgétaire fort – ce que la profession fait déjà depuis<br />

un certain temps – soit sur une re<strong>définition</strong> des méthodes – dans le cadre de laquelle on<br />

peut inscrire les nouvelles approches d’audit mises en place actuellement par les cabinets.<br />

Parallèlement, la position des cabinets d’audit par rapport à leurs divers<br />

interlocuteurs pose un autre problème. Pour les cabinets, les attentes de leurs clients<br />

dépassent le cadre traditionnel de la certification dans la mesure où des aspects de service<br />

viennent se rajouter au contrôle des comptes. S’ils ont traditionnellement mis en avant leur<br />

rôle social de protecteurs des intérêts des tiers, c’est-à-dire le fondement même de leur<br />

existence, ils ont de plus en plus tendance à se positionner également en tant que support<br />

des sociétés auditées (Hatherly 1999). L’utilisation même du terme de « client » utilisé<br />

dans les cabinets pour désigner l’entreprise contrôlée est problématique dans la mesure où<br />

elle est l’indice d’un positionnement certes plus valorisant – il est plus gratifiant d’être un<br />

conseil qu’un contrôleur – mais qui fait que la profession tend à dépasser le cadre<br />

traditionnel qui justifie son monopole (Humphrey & Moizer 1990).<br />

Or, la certification devient plus difficile à réaliser économiquement si une partie de<br />

l’effort d’audit doit servir le client sans être nécessairement utilisable pour la collecte des<br />

preuves d’audit nécessaires à la certification. Pour le cabinet, l’enjeu est de savoir intégrer<br />

à la fois le formalisme lié à la validation des comptes et le pragmatisme lié au besoin de<br />

fournir de la valeur ajoutée au client. Le dilemme coût / qualité nous apparaît donc plus<br />

complexe, puisqu’il est bidimensionnel :<br />

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