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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre I – L’audit financier : caractéristiques et enjeux – Section 1<br />

Une fois les procédures d'audit appliquées à un cycle de l’entreprise, l'auditeur émet<br />

un jugement sur les résultats obtenus. S'il n'a pas relevé d'anomalie et s'il considère que le<br />

niveau des travaux effectués est satisfaisant, il estimera que les éléments de preuve<br />

recueillis sont suffisants pour couvrir le risque lié à ce cycle. S'il relève des erreurs ou des<br />

anomalies, il va s'efforcer d’évaluer leur impact, de rechercher des explications à leur sujet<br />

et de déterminer si elles sont de nature volontaire ou involontaire. A la lumière de la<br />

connaissance générale qu’il a acquise sur l'entreprise, l'auditeur estime alors s'il va devoir<br />

procéder à des travaux de contrôle supplémentaires et / ou s'il va demander des<br />

« ajustements », c'est-à-dire des corrections dans les comptes de l'entreprise.<br />

La vérification des différents cycles de l’entreprise et de leur cohérence permet, en<br />

bout de course, de s’assurer de la validité globale des états financiers. Le résultat d’un audit<br />

n’est cependant jamais certain. En effet, comme la recherche de preuves repose sur la<br />

notion de sondage, elle ne peut offrir une garantie absolue malgré toutes les précautions<br />

méthodologiques mises en œuvre. De plus, l’évaluation des risques et l’évaluation du<br />

contrôle interne sur lesquelles repose largement le choix des procédures appliquées peuvent<br />

être insuffisantes. Enfin, les procédures utilisées ne sont peut-être pas les mieux adaptées à<br />

la situation et l’interprétation qui est faite de leurs résultats laisse – malgré les critères<br />

formalisés qui peuvent être développés – la même marge de liberté que la planification. En<br />

réalité, le but ne peut pas être de couvrir le risque de manière complète, mais d’obtenir un<br />

niveau de preuve jugé satisfaisant en fonction de la situation : les Anglo-Saxons parlent<br />

d’être « comfortable » avec les résultats de l’audit (Pentland 1993) 12 . Compte tenu des<br />

limites associées au jugement humain, à la disponibilité et à la qualité de l’information –<br />

ainsi qu’à l’insertion de l’auditeur dans un contexte social – l’audit ne peut donc pas se<br />

concevoir en tant que processus complètement rationnel (Carpenter et al. 1994).<br />

Conclusion de la section 1<br />

Compte tenu de ses enjeux, la qualité du contrôle des comptes annuels des<br />

entreprises est un élément important de la vie économique. A ce titre, les principes et les<br />

méthodes utilisés par les auditeurs financiers doivent présenter des caractéristiques<br />

acceptables par l’environnement et susceptibles d’affirmer leur efficacité et leur rationalité.<br />

Or, l’audit se caractérise par une opposition particulière à cet égard. D’un côté, l’exécution<br />

des contrôles de terrain se caractérise par un rationalisme marqué. Les procédures de base<br />

en audit (contrôles de facture, vérifications physiques...) sont relativement élémentaires à<br />

réaliser et, surtout, quantifiables et formalisables. Les méthodologies structurées, la mise en<br />

12 Malgré le formalisme de la pratique, le contenu intuitif – voire affectif – de l’interprétation d’un audit<br />

apparaît alors en pleine lumière. Ce point sera développé lors du chapitre II.<br />

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