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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 3<br />

"Je pense que quand les gens rentrent, ils sont fiers de rentrer dans un cabinet d’audit. Et<br />

après, ils reviennent un peu... Je pense qu’ils sont confrontés à leur travail et là ils voient<br />

exactement ce que c’est que le travail, ce que ça représente d’être dans un cabinet d’audit,<br />

les contraintes que ça implique. Et là, la relation avec le cabinet devient différente. (…) Je<br />

dirais qu’au fur et à mesure on a une relation avec son cabinet qui évolue. [D’abord], on<br />

cherche à s’intégrer dans la structure, à se mettre derrière en se disant : « C’est mon<br />

cabinet ». Et puis à un moment on rentre en conflit avec le cabinet. Parce qu’on s’est<br />

investi dans notre travail, on a fait le pari et effectivement, systématiquement, on va avoir<br />

l’impression, pour les gens moyens ou mauvais – enfin bons, moyens ou mauvais, je<br />

mettrais les excellents à part, ceux qui montent très vite dans le cabinet – je pense qu’ils<br />

ont tous le sentiment qu’ils n’ont pas juste rétribution par rapport au travail qu’ils ont fait,<br />

à l’investissement qu’ils ont donné" (ancien auditeur).<br />

"Le boulot, c’était devenu une fin et plus un moyen. Et peu à peu c’est vrai que j’ai pris de<br />

plus en plus conscience de ça. Et je trouvais mon boulot moins intéressant aussi,<br />

j’apprenais moins. C’est vrai que ça me pesait et je sais pas si il y a quelque chose en<br />

particulier qui a déclenché ça parce que c’était très progressif. Je peux pas dire qu’il y ait<br />

eu un jour un déclic. C’était plus à partir du moment où je me suis dit que je chercherais<br />

bien ailleurs" (ancienne auditrice).<br />

Pourtant, dans des conditions souvent difficiles, ce que les auditeurs quittant leur<br />

cabinets mettent en évidence est la satisfaction d’avoir été capables de supporter « ça ». Si<br />

le travail en tant que tel n’est plus rationalisable pour en retirer des satisfactions, le fait<br />

d’être ou d’avoir été capable de le faire est une source de satisfaction qui permet de retirer<br />

un élément positif pour l’image de soi. Il s’agit là peut-être – outre l’engagement dans la<br />

conscience professionnelle et par rapport à l’image de soi chez les supérieurs hiérarchiques<br />

– d’une troisième source d’engagement des auditeurs dans un comportement de rôle<br />

satisfaisant.<br />

"Et d’ailleurs les gens qui s’en vont de [cabinet] ils sont tous contents in fine. Ils ont bien<br />

trimé, ils ont bien... On finit content parce qu’on finit plus grand que quand on est rentré.<br />

On se dit : « J’ai roulé ma bosse, j’ai bien bossé» et on est fier de soi. Pas par rapport aux<br />

autres, mais par rapport à nous. Parce qu’au départ, on rentre parce qu’on veut se<br />

montrer vis-à-vis des autres, mais in fine quand on sort, par rapport à soi, on a fait une<br />

prouesse en fait.<br />

Chercheur : A t’entendre parler, ça a un petit côté légionnaire...<br />

Ah complètement ! On a réussi à tenir, on peut être fier de soi et maintenant on est prêt à<br />

affronter tout type de travail, en fait. Et puis on a tous trimé ensemble, on s’est serré les<br />

coudes, on a tous morflé, et voilà" (auditrice).<br />

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