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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre I – L’audit financier : caractéristiques et enjeux – Section 3<br />

d’exigences de travail (Otley & Pierce 1995). L’équipe – et en particulier le senior qui est<br />

l’interlocuteur privilégié du manager – doit donc chaque semaine adapter son travail et son<br />

attitude à des circonstances différentes.<br />

D’autre part, pour l’exécution satisfaisante de sa mission, l’auditeur de terrain est<br />

fortement dépendant de la bonne volonté de ses interlocuteurs dans l’entreprise contrôlée.<br />

Il a besoin d’eux pour obtenir les pièces justificatives nécessaires à la constitution de ses<br />

dossiers, ainsi que pour les explications ou documents complémentaires qui s’avéreraient<br />

nécessaires. On peut distinguer deux sortes d’interlocuteurs : les responsables (directeur<br />

financier, chef comptable, autres chefs de service…) et le personnel. Le personnel regroupe<br />

les interlocuteurs quotidiens de l’auditeur, ceux auprès de qui il va solliciter la plupart des<br />

informations ou documents. Il contient en particulier les comptables. Ces interlocuteurs<br />

peuvent parfois poser des difficultés – en particulier si leur charge de travail est importante<br />

– mais en cas de problème les auditeurs ont le recours de s’adresser à la hiérarchie.<br />

La gestion de la hiérarchie est plus complexe. En tant qu’interlocuteurs de niveau<br />

plus élevé, leur accès est plus difficile. De plus, ils peuvent davantage compliquer la tâche<br />

de l’auditeur par leur attitude dans la mesure où leur position plus élevée leur fournit une<br />

aisance relationnelle plus affirmée. Leur attitude peut aller de la collaboration honnête<br />

jusqu’à l’intimidation et avoir des conséquences sur le travail d’audit réalisé. Pasewark et<br />

al. (1995) ont ainsi montré que les auditeurs seniors violent de temps en temps les normes<br />

d’audit en raison de l’attitude de leurs interlocuteurs. Selon ces auteurs, le processus de<br />

revue du travail par les managers permet le plus souvent de compenser ce phénomène, mais<br />

il ne peut être totalement efficace.<br />

De manière générale, sachant que le cabinet d’audit est un fournisseur de la société<br />

auditée, toute attitude abrupte de type « contrôleur fiscal » de la part des auditeurs serait<br />

mal perçue et entraînerait des difficultés sous forme de résistance passive plus ou moins<br />

sournoise. Inversement, une attitude trop « gentille » posera d’autres difficultés si elle se<br />

heurte à des personnes prêtes à en abuser. D’autre part, étant donné le caractère non<br />

démontrable de la qualité en audit, le fait de poser de bonnes questions et de dégager une<br />

image de professionnalisme auprès du client est un élément fondamental de sa perception<br />

de la qualité du service d’audit (Humphrey & Moizer 1990). L’apparence sert pour partie<br />

de substitut à la qualité, ce qui en renforce l’importance.<br />

En fait, c’est à chaque auditeur en fonction de sa personnalité, de son apparence et<br />

des circonstances, de déterminer l’attitude adéquate pour exécuter sa mission rapidement et<br />

de manière aussi agréable que possible. Quelle que soit l’approche qu’il va retenir, la<br />

gestion des relations avec ses collègues et le personnel de la société auditée est un élément<br />

qui peut représenter un coût psychologique fort. Cette contrainte de gestion de relations<br />

humaines fait de l’auditeur de terrain un bon exemple de boundary spanner (Rudolph &<br />

Welker 1998).<br />

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