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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 2<br />

poussent à se demander si les comportements des individus qui les préparent peuvent<br />

influencer l’audit. Dans la mesure où les dossiers de travail qu’il a produits sont un élément<br />

important de l’évaluation qu’il va recevoir, un auditeur peut avoir tendance à les présenter<br />

d’une manière de manière biaisée. La personne qui prépare les dossiers a en effet une<br />

influence significative sur la constitution de l’audit, d'autant plus que les dossiers de travail<br />

sont un produit fini et ne fournissent que peu de renseignements sur la manière réelle dont<br />

ils ont été constitués (Sutton & Lampe 1991). Même si son travail est déterminé par la<br />

planification et / ou les programmes de travail qui lui dictent les procédures à effectuer et<br />

leurs modalités, le préparateur du dossier peut manifester son influence à plusieurs niveaux<br />

(Rich et al. 1997) :<br />

− même dans le cadre des tests prévus par la planification, le préparateur détermine<br />

quelles preuves d’audit sont recueillies et de quelle manière elles le sont. Par exemple,<br />

si un programme de travail impose de tester dix transactions, c’est l’auditeur lui-même<br />

qui va les sélectionner et il dispose donc d’une marge de manœuvre ;<br />

− le préparateur réagit comme il l'entend pour les événements non explicitement prévu<br />

par les programmes de travail ;<br />

− le préparateur effectue une première interprétation de la preuve qui peut influencer le<br />

l’évaluateur ;<br />

− le préparateur choisit ce qu’il va documenter et ce qu’il ne va pas documenter, c’est-àdire<br />

ce qu’il va ou non inclure dans ses dossiers. A l’occasion de l’étude d’une<br />

population de seniors confrontés aux mêmes informations, Ricchiute (1992) a montré<br />

qu’ils présentent des preuves différentes selon les conclusions auxquelles ils étaient<br />

arrivés. Or, l’évaluateur ne peut souvent se baser que sur ce qui lui est présenté dans les<br />

dossiers ;<br />

− le préparateur détermine l’ordre dans lequel les informations sont présentées dans les<br />

papiers de travail. Messier & Tubbs (1994) ont montré que la séquence de présentation<br />

des informations avait un impact sur le comportement de l’évaluateur et sur le résultat<br />

de sa revue ;<br />

− les préparateurs déterminent la présentation du travail, c’est-à-dire des éléments tels que<br />

la propreté, la concision et l’organisation. Même si de tels critères d’apparence ne sont<br />

pas censés influencer la façon dont est perçu le travail de fond, une bonne présentation<br />

ne peut qu’influencer favorablement la personne qui revoit le dossier.<br />

La préparation des dossiers s’assimile donc à un processus de persuasion où le<br />

préparateur peut chercher à influencer l’évaluateur. Cependant, si le préparateur dispose<br />

d’une marge de manœuvre, tout évaluateur a lui-même été préparateur auparavant. L’état<br />

d’esprit du préparateur lui est connu et appelle en retour une attention de sa part aux<br />

possibilités d’influence. Cette attention dépendra en particulier de la crédibilité qu’il<br />

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