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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre I – L’audit financier : caractéristiques et enjeux – Section 2<br />

3. Qualité et audit<br />

C’est dans la notion de qualité de l’audit que se cristallisent les enjeux de l’activité<br />

d’audit financier. En effet, au niveau social, c’est la reconnaissance par l’environnement de<br />

la qualité du service fourni qui est garante de l’avenir de la profession à long terme, dans la<br />

mesure où la qualité des certifications justifie la profession et le monopole d’exercice dont<br />

elle fait l’objet (McNair 1991). Parallèlement, au niveau interne à la profession, la qualité<br />

est un élément fondamental du jeu concurrentiel (Moizer 1997). Or la qualité en audit est<br />

caractérisée par sa non observabilité, ce qui la rend peu démontrable aux utilisateurs de<br />

l’information financière (§3.1). De plus, contrairement à d’autres activités où la qualité<br />

peut faire l’objet de critères précis et relativement <strong>objectif</strong>s permettant de la définir et de la<br />

mesurer, la qualité en audit est intrinsèquement problématique (§3.2). Cette situation met<br />

en lumière le rôle important de la normalisation, destinée à servir aux différents<br />

intervenants de base de référence pour la qualité (§3.3).<br />

3.1 La qualité de l’audit du point de vue du marché : la réputation comme substitut à<br />

l’observabilité<br />

Une caractéristique essentielle de l’audit est la difficulté qu’il y a pour le marché de<br />

juger de la qualité du service produit : la qualité de l’audit n’est pas visible sur le marché<br />

puisque son résultat – le rapport d’audit – est le même quel que soit le travail fourni. Cette<br />

situation a deux conséquences. D’une part, le fait de procéder à un audit de qualité sur une<br />

entreprise ne créera d’avantage particulier ni pour l’entreprise auditée – puisque la<br />

certification ne sera pas différente sur la forme – ni pour l’auditeur qui verra au contraire<br />

ses coûts de fonctionnement augmenter pour être en mesure d’atteindre ce niveau de<br />

qualité élevé. D’autre part, ce n’est que dans des situations extrêmes, liées par exemple à<br />

des situations de contentieux juridique concernant des entreprises en difficulté, que la<br />

mauvaise qualité d’un audit peut être mise en évidence ouvertement par l’accès judiciaire<br />

aux dossiers de l’auditeur. Seule une qualité franchement mauvaise peut donc être source<br />

de problèmes et encore ceci n’est pas systématique : en fait, seuls quelques-uns des<br />

« mauvais audits » donnent lieu à des conséquences négatives. Les autres, qui auront été<br />

effectués sur des entreprises qui ne connaissent pas de difficultés, ne poseront pas de<br />

problèmes particuliers en raison de l’absence de conséquences pour l’extérieur. En ce sens,<br />

beaucoup d’échecs d’audit peuvent être camouflés par la poursuite de l’activité de<br />

l’entreprise certifiée (Humphrey & Moizer 1990).<br />

Compte tenu de cette difficulté à faire apparaître la qualité des travaux d’audit – qui<br />

la rend difficile à apprécier par les actionnaires et les autres utilisateurs de l’information<br />

financière – l’émission d’un jugement sur la valeur d’un audit repose en fait sur la<br />

réputation du cabinet, qui va lui servir de substitut (McNair 1991). On assiste alors à une<br />

différentiation des cabinets en fonction des réputations, calquée sur leur taille et sur le<br />

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