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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 2<br />

répartition et la supervision des travaux. Au niveau manager, les aspects business of<br />

auditing prennent le dessus puisque le « service au client » (c’est-à-dire, en particulier, le<br />

fait de proposer des services additionnels pour générer du chiffre d’affaires) devient le<br />

premier critère de performance aux yeux des associés et que le « développement du<br />

cabinet » prend la troisième place après les « compétences professionnelles ».<br />

Un élément important relevé par Emby & Etherington (1996) est la faiblesse du rôle<br />

joué par le « développement des ressources humaines » dans l’évaluation de la performance<br />

et, partant, dans le système de valeurs du cabinet. Ceci illustre un aspect de la culture<br />

traditionnellement associée aux cabinets (« chacun pour soi ») : les auteurs relèvent qu’une<br />

des difficultés dont parlent les nouveaux collaborateurs d’audit est que personne ne prend<br />

vraiment le temps de leur expliquer les ficelles (show them the ropes) du métier et de la<br />

structure dans laquelle ils évoluent 40 .<br />

3.3 Les limites du système d’évaluation<br />

Dans l’absolu, l’efficacité d’un système d’évaluation repose sur sa capacité à<br />

détecter le niveau de performance des individus et à le relier à des récompenses motivantes<br />

(Moizer & Pratt 1988). De telles démarches reposent sur un postulat : que les formulaires<br />

soient remplis avec soin, conscience et impartialité par les évaluateurs. Cette vision<br />

idéalisée et instrumentale doit cependant être remise en cause par la prise en compte de la<br />

nature sociale du processus d’évaluation. Même à supposer que les cabinets soient capables<br />

de déterminer les <strong>objectif</strong>s auxquels les auditeurs donnent de la valeur, les limites du<br />

processus dont diverses. Elles sont tout d’abord liées aux limites personnelles des<br />

individus. Les recherches menées sur l’évaluation des collaborateurs en audit ont mis en<br />

évidence de nombreux biais qui faussent le jugement émis par les évaluateurs (cf. Dillard<br />

& Ferris 1989 pour une revue de la littérature). Or, cette situation n’empêche pas les<br />

évaluateurs d’avoir une confiance très forte dans la validité de leurs évaluations, une<br />

confiance qui ne serait pas validée par les faits (Wright 1985). En particulier, les<br />

caractéristique de l’évaluateur et de l’évalué, le contexte de l’évaluation, la pression<br />

budgétaire sont des facteurs qui influencent le jugement d’évaluation.<br />

Cependant, les principales limites sont d’ordre contextuel. Il existe en effet une<br />

distance entre la pratique réelle des évaluations et la manière dont elles devraient se<br />

dérouler théoriquement. Des études ont montré que la pression lié au respect des<br />

contraintes budgétaires fait que le processus d’évaluation est parfois effectué trop<br />

rapidement (Hunt 1995). Ceci peut remettre en cause le soin apporté à l’évaluation. En<br />

outre, évaluateur et évalué sont en théorie supposés discuter de l’évaluation en face à face,<br />

40 Depuis cette époque, certains cabinets semblent avoir pris conscience des problèmes soulevés par cette<br />

situation et se sont lancés dans des démarches de coaching pour leurs jeunes collaborateurs.<br />

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