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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Conclusion générale – Apports, limites et implications de la recherche<br />

3.2 Ne pas trop éloigner les collaborateurs des transactions et des pièces justificatives<br />

L’évolution récente de l’audit prévoit une approche plus globale et une diminution<br />

des contrôles substantifs qui traduisent un éloignement des pièces justificatives. Nos<br />

interlocuteurs semblent avoir bien accepté cette évolution peut-être contre-intuitive. Or,<br />

selon Groveman (1995), beaucoup voire la plupart des erreurs et des irrégularités peuvent<br />

être détectées par l’examen des pièces justificatives (telles que les factures, les courriers et<br />

les bons de livraison). Le danger d’approches plus globales est qu’elles n’éloignent les<br />

auditeurs de la réalité des transactions concrètes et restreignent leur aptitude à réagir à des<br />

signaux anormaux. A l’inverse, les tests de terrain se traduisent par une compréhension<br />

plus directe des phénomènes économiques concrets, ainsi que par un contact avec le<br />

personnel de base au sein de la société contrôlée – deux sources d’expérience. Au même<br />

titre que la documentation des travaux, ils peuvent intervenir dans le processus<br />

d’apprentissage individuel et organisationnel dans les cabinets (Hatherly 1998).<br />

Plus profondément, il nous semble que le contact direct avec les transactions a le<br />

mérite de la simplicité et peut réduire le stress des auditeurs de terrain. En effet, nous avons<br />

vu que ceux-ci ont une liaison émotionnelle forte avec leur performance, qui entraîne chez<br />

eux un fort besoin d’être rassurés. Faire des contrôles substantifs, revoir des contrôles<br />

substantifs, a l’avantage de générer de la satisfaction d’audit sans trop stress, à cause de la<br />

dimension quantitative – et non qualitative – de ces travaux. A partir du moment où les<br />

approches se recentrent trop sur le « qualitatif », on supprime une source facile de<br />

satisfaction et on la remplace par des tâches moins balisées et à exigence intellectuelle plus<br />

forte – et donc plus stressantes (au sens de stress ressenti face à la difficulté intrinsèque à<br />

faire une tâche). Outre leur rôle dans la construction de la certification d’audit, les<br />

contrôles substantifs sont une façon d’accéder à un « repos mental ». Selon nous, il ne<br />

faudrait pas que les auditeurs ne fassent que des choses ambiguës et donc « stressantes ».<br />

Ceci nécessite certes un arbitrage (nous avons vu que la pulsion perfectionniste peut<br />

pousser à trop de contrôles), mais doit être gardé à l’esprit par les cabinets.<br />

3.3 Préserver des zones de liberté dans le travail<br />

Notre recherche a montré que les comportements de réduction de qualité, en tant<br />

que révélateurs d’un excès de contrôles dans les méthodes classiques, constituent une zone<br />

où s’exercent les marges de liberté de l’équipe d’audit. La possibilité de faire des<br />

ajustements du travail et de « bâcler » certaines tâches constitue un coussin de sécurité<br />

permettant d’amortir les contraintes, tout en gardant une qualité de certification acceptable<br />

par le recentrage des contrôles sur ce que les équipes considèrent comme important. Or,<br />

une volonté affichée des nouvelles approches est justement de ne faire que les travaux<br />

considérés comme importants. Ceci revient à supprimer la marge de liberté des équipes<br />

qui, en théorie, n’ont plus à effectuer de tâches « inutiles » susceptibles de faire l’objet de<br />

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