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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre IV – Opérationalisation de la recherche empirique – Section 1<br />

particulier ou de procéder à des contrôles supplémentaires s’il estime que le travail fourni<br />

n’a pas été suffisant. Cela ne veut pas nécessairement dire que l’auditeur a été négligent.<br />

D’autre part, la fraude n’est pas détectable facilement voire pas détectable du tout<br />

par le processus de revue du travail, alors que les autres comportements le sont plus<br />

facilement. Lorsqu’un auditeur ne mentionne pas dans son dossier s’il a approfondi un<br />

point technique donné, la personne qui revoit son travail pourra lui demander de le faire à<br />

l’occasion de sa revue. A l’inverse, lorsqu’un auditeur indique qu’il a procédé à un contrôle<br />

et qu’il ne l’a pas fait en réalité, c’est indécelable sauf à revérifier derrière ou à demander<br />

de documenter systématiquement tout travail effectué. Or, ceci n’est pas envisageable dans<br />

le contexte actuel de réduction des budgets d’intervention et de dématérialisation des<br />

travaux d’audit. En fait, les autres actes de réduction de qualité ne peuvent selon nous<br />

s’assimiler à de la fraude que lorsque les conditions matérielles de la mission rendent<br />

impossible un travail de revue de qualité de la part du supérieur hiérarchique. Dans ce cas,<br />

un collaborateur pourra effectuer un travail plus léger, car il sait que sa hiérarchie n’aura<br />

pas le temps de contrôler son travail avec attention. Mais même dans ce cas, il ne paraît pas<br />

possible d’assimiler complètement ces comportements à de la fraude.<br />

Afin d’effectuer des comparaisons interpays, nous avons décidé de conserver les<br />

comportements étudiés par les recherches antérieures pour la construction de notre<br />

questionnaire. En revanche, il nous a semblé utile d’y inclure un comportement<br />

supplémentaire. Sur la base de nos entretiens préliminaires, il ressort en effet l’existence de<br />

comportements intermédiaires entre la fraude et les autres réductions de qualité. Par<br />

exemple, lors de la réalisation de tests de procédures, il est possible, si le programme de<br />

travail demande d’effectuer un contrôle sur cinq transactions, de commencer à en vérifier<br />

en réalité six ou sept et de ne garder pour le dossier que les plus « présentables ». Ceci<br />

permet d’éviter d’avoir à approfondir les difficultés éventuelles rencontrées sur une<br />

transaction et de gagner du temps. Ce genre de comportements se situe à la frontière de la<br />

fraude et des autres comportements de réduction de qualité. Ils constituent un travail<br />

inattaquable d’un certain point de vue – car leurs résultats sont réels et vérifiables<br />

contrairement à la fraude – mais ils ont été obtenus de manière douteuse, potentiellement<br />

source de difficultés, et se trouvent donc dans une zone grise entre la fraude et les autres<br />

comportements 62 . Afin de tenir compte de cette situation, un comportement supplémentaire<br />

a été ajouté dans le questionnaire : « Manipuler des tests substantifs afin de les exécuter<br />

plus rapidement ». Son inclusion dans la recherche à une utilité : tracer une limite plus<br />

précise entre la fraude et les autres comportements de réduction de qualité. Qu’ils se<br />

rapprochent en termes de fréquence de la fraude ou des autres comportements donnera une<br />

indication quant à leur nature aux yeux des auditeurs.<br />

62 Ces comportements respectent la « lettre » de l’audit (contrôles réels, matérialisés), mais pas son « esprit ».<br />

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