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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 1<br />

tout le monde juge inutile, mais qu’on doit faire parce que c’est une obligation, du genre<br />

exploiter une circularisation de tiers où on sait très bien qu’on ne va jamais rien trouver...<br />

ça emmerde tout le monde, mais c’est vrai que si on a le temps de le faire, on le fait. Sur<br />

les missions où on pas le temps..." (auditeur).<br />

"Maintenant, quand on a une mission qui est définie, qu’on a une liste de tests qu’on doit<br />

performer, qu’est-ce qui se passe exactement par rapport aux contraintes budgétaires <br />

C’est clair qu’il y a une palette de tests qui est la palette classique, sur lesquels on est<br />

censés a priori ne jamais faire l’impasse. Et puis après il y a les tests dits secondaires qui<br />

permettent d’avoir un degré d’assurance plus élevé et qui, souvent, parce qu’on a pas le<br />

temps eh bien soit on les bâcle, soit on les fait pas, soit on invente un test qui permet de<br />

faire trois tests en même temps. En vérifiant un document, on va arriver à couvrir trois<br />

trucs. Ou alors, on remonte les seuils de signification, en fait" (ancien auditeur).<br />

Aux yeux des auditeurs, certaines des tâches qui peuvent leur être demandées<br />

initialement ne « méritent » pas d’être exécutées, nécessitant un ajustement sur le terrain<br />

(suppression de la tâche ou ajustement de l’effort déployé sur la tâche). L’existence et –<br />

semble-t-il – le systématisme de cette flexibilité de la mission d’audit mise en évidence tant<br />

par le questionnaire de recherche que par les entretiens nous poussent alors à nous<br />

interroger sur la notion de « comportement de réduction de qualité ». La vision qui émerge<br />

de la littérature anglo-saxonne est qu’il s’agit de comportements à dimension<br />

dysfonctionnelle (e.g. Raghunatan 1991). Peut-être empreinte d’un excès formaliste, la<br />

recherche anglo-saxonne utilise d’ailleurs parfois le terme de « dysfonctional behavior » à<br />

la place de « quality reduction behavior » (Dalton & Kelley 1997 ; Otley & Pierce 1996b).<br />

Dans la mesure où ils constituent des manquements par rapport à une certaine forme de<br />

normalisation et d’encadrement du travail, on peut dans un certain sens considérer les<br />

comportements de réduction de qualité comme dysfonctionnels (cf. nos commentaires sur<br />

ce point au chapitre V).<br />

Mais, d’un autre côté, le terme de qualité est vraisemblablement pris dans un sens<br />

trop strict se limitant au respect du formalisme et des normes. Une autre approche de la<br />

qualité – moins axée sur le strict respect des processus et plus souple par rapport à la réalité<br />

du terrain – pourrait considérer à l’inverse que l’essentiel est de faire le travail important<br />

quitte à laisser certains aspects de côté ou à les effectuer de manière plus laxiste, même<br />

s’ils ont été demandés à l’équipe d’audit au départ. En ce sens, les comportements de<br />

« réduction de qualité » pourraient même, dans certains contextes, être considérés comme<br />

des comportements d’« amélioration de la qualité » dans la mesure où ils peuvent permettre<br />

de dégager des ressources pour les aspects véritablement importants. Dans cette vision, la<br />

qualité dans l’exécution d’une procédure d’audit doit s’apprécier en fonction du risque<br />

perçu, et non dans l’absolu.<br />

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