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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre III – Cadre conceptuel de la recherche – Section 3<br />

Section 3 – Confiance, engagement et responsabilité<br />

Dans la section précédente, nous avons construit un modèle du comportement de<br />

l’individu basé sur une vision calculatrice. Le comportement y est considéré dans une<br />

perspective instrumentale comme la contrepartie de l’individu dans le cadre de son contrat<br />

psychologique. Les comportements adaptatifs de l’auditeur sont issus du réajustement des<br />

contributions de l’individu suite à sa perception des contributions de l’organisation. Cette<br />

approche est tout à fait compatible avec la vision de théorie de l’agence qui fait reposer les<br />

comportements humains sur une appréciation de leur utilité individuelle. En effet, le<br />

maintien de la conscience professionnelle de l’individu y repose sur sa perception de<br />

l’utilité de la poursuite du contrat : au niveau d’équilibre, l’individu respecte sa part du<br />

contrat pour que – et parce que – l’organisation respecte la sienne. Lors des réévaluations<br />

du contrat, l’utilité des modalités de la participation de l’individu est modifiée et celui-ci<br />

réagit rationnellement aux nouvelles conditions : il ajuste ses contributions en fonction de<br />

leur coût (évaluation de l’effort), de ce qu’elles lui apportent (évaluation des incitations) et<br />

du risque que le principal remarque l’ajustement (évaluation du contrôle).<br />

L’<strong>objectif</strong> de la présente section est – par opposition à la vision mécaniste<br />

développée dans la section précédente – de construire un modèle du comportement qui<br />

tienne compte d’éléments « irrationnels ». Dans la réalité, les organisations peuvent<br />

attendre de leurs membres des comportements fonctionnels liés à d’autres éléments que les<br />

contributions à leur utilité individuelle. A cet égard, la construction du cadre conceptuel de<br />

notre recherche sera enrichie par les notions de responsabilité individuelle et de confiance.<br />

Le principal peut faire confiance à l’agent parce que celui-ci voudra être la hauteur de sa<br />

responsabilité indépendamment de son évaluation du contrat.<br />

La responsabilité est un concept vaste qui recouvre des implications tant causales<br />

que morales : en simplifiant, on peut dire que le jugement 55 porté sur le comportement d’un<br />

individu s’attache d’une part à la détermination des causes d’une situation – qui permet<br />

son imputation à l’action de l’individu – et d’autre part à la détermination de la<br />

responsabilité en tant que telle de l’individu, c’est-à-dire la mesure dans laquelle il pourra<br />

être mis en question personnellement pour des actes qu’il aura, en théorie, effectués<br />

librement (Schlenker 1997). Outre son rôle externe (régulation sociale), la responsabilité<br />

joue un rôle important dans le fonctionnement interne de l’individu (self-regulation) à la<br />

suite de l’intériorisation par l’individu des normes de son environnement. C’est sur ce<br />

mécanisme de responsabilisation que repose la confiance.<br />

55 Ce « jugement » résulte de ce que les Anglo-Saxons appellent « accountability », c’est-à-dire le fait de<br />

devoir répondre de ses actes tant vis-à-vis de soi-même que de l’environnement (Tetlock 1985).<br />

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