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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 2<br />

Il semble y avoir chez beaucoup de seniors une assimilation de la mission d’audit à<br />

eux-mêmes, où l’envie qui transparaît serait idéalement de tout voir fait aussi bien que si<br />

c’était fait par soi. Souvent, parlant de la performance au travail d’un subordonné, les<br />

auditeurs ne la situent ainsi pas par rapport à l’équipe d’audit, ni par rapport à la mission,<br />

ni par rapport au cabinet ou à l’associé, mais par rapport à eux. Ceci peut paraître<br />

surprenant de la part de seniors qui n’ont après tout qu’une position peu élevée dans les<br />

cabinets, mais cela s’inscrit bien dans ce que nous avons relevé plus haut sur le contenu<br />

émotionnel du rapport au travail et à l’engagement dans la performance.<br />

"J’ai besoin de cet assistant qui doit travailler pour moi" (auditrice, souligné par nous).<br />

1.2 Les facteurs de la confiance<br />

La construction de la confiance – ou la diminution de la méfiance – se fait d’abord<br />

sur la base de ce qui est tangible : les dossiers d’audit. Mais les particularités de l’audit font<br />

que la confiance ne peut pas reposer seulement sur le travail visible et nous avons vu au<br />

cours de notre revue de la littérature que la revue est un élément qui dépasse la contrôle des<br />

dossiers (Roebuck & Trotman 1992). Les auditeurs sont parfaitement conscients des<br />

marges de manœuvre au niveau de la constitution de ces dossiers et leur confiance repose<br />

en fait sur d’autres éléments moins formalisés, mais auxquels ils accordent une grande<br />

importance. L’écrit est important, mais insuffisant pour assurer à lui seul la confiance, car<br />

il n’atteste pas forcément de la croyance profonde de l’autre en la valeur de son travail.<br />

"On revoit tout le travail des gens qui travaillent avec nous, de toute l’équipe. Bon<br />

d’abord, dans la plupart des cas, on connaît déjà les gens avec qui on travaille, ça permet<br />

déjà d’approfondir les efforts sur certains plutôt que sur d’autres. Ensuite, le travail a été<br />

fait ou n’a pas été fait. Et on s’aperçoit du travail fait ou pas par la maîtrise… par le biais<br />

de deux ou trois questions, par la maîtrise que le membre de l’équipe a de son sujet ou pas,<br />

de ce qu’il est capable d’ajouter à ce qu’il y a d’écrit sur son papier ou pas" (ancien<br />

auditeur)<br />

Ce processus d’établissement de la confiance par échange verbal à partir des<br />

dossiers peut prendre chez certains une nature quasi inquisitoriale, manifestée par un<br />

questionnement soutenu. L’<strong>objectif</strong> est de mettre au jour le travail réellement effectué,<br />

c’est-à-dire en fait de lever l’asymétrie d’information avec le subordonné.<br />

"Mais on le voit tout de suite, on le sent très bien. « Est-ce que t’as posé la question Estce<br />

que t’es allé faire ci, est-ce que t’es allé faire ça » Si l’assistant, dit : « Oui, oui »,<br />

c’est : « Mais qu’est-ce qu’il t’a dit ». Quand tu creuses un peu, t’as plus rien. Dès que<br />

tu creuses un peu, tout s’effondre. Tout de suite, tu le vois. On voit la réaction aussi de<br />

l’auditeur, s’il est sûr ou pas. S’il est pas sûr : oh, là il y a quelque chose qui se passe. Si<br />

on a fait un travail léger, si on pas de quoi argumenter, si on a caché quelque chose, on est<br />

pas capable de prouver ce qu’on a fait" (auditrice).<br />

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