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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 3<br />

particulièrement. On peut ainsi arriver aux relations de « mentor » à « protégé » étudiées<br />

par Dirsmith & Covaleski (1985). Ces auteurs ont en effet montré que le phénomène de<br />

mentoring existait de manière significative dans les cabinets et qu’il avait un impact<br />

important sur la socialisation et pouvait favoriser les individus parvenus à les établir.<br />

Fogarty (1992) parle quant à lui de « modèles de rôle » (role models) pour décrire un autre<br />

phénomène par lequel certains auditeurs identifient un ou plusieurs membres dans<br />

l’organisation qu’il jugent admirables et essayent de reproduire leurs comportements et<br />

leurs méthodes. Ce processus peut se faire de manière consciente ou inconsciente et sans<br />

que les individus qui servent de modèle ne soient au courant.<br />

Dans une tentative de formaliser les relations informelles, la plupart des cabinets<br />

ont mis en place des systèmes de « conseillers » qui consistent à attribuer à chaque<br />

collaborateur un associé-conseil ou manager-conseil supposé favoriser son intégration dans<br />

le cabinet et l’aider au long de son évolution. Mais ce système ne fonctionne pas de<br />

manière satisfaisante aux yeux de beaucoup d’auditeurs et n’a pas toujours d’étendue<br />

réelle, vraisemblablement à cause de son aspect imposé et du nombre excessif de<br />

collaborateurs affectés à chaque associé (Dirsmith & Covaleski 1985 ; Dirsmith et al.<br />

1997). Les relations informelles sont donc fondamentales et c’est à chacun qu’il appartient<br />

de tisser son propre réseau de relations au sein de la structure, ce qui dépend de la capacité<br />

de chaque auditeur à pouvoir nouer ce genre de relations en fonction de sa personnalité et<br />

de son image dans le cabinet. Ces relations sont d’autant plus nécessaires dans les gros<br />

cabinets en raison du danger d’anonymat inhérent à leurs effectifs et à leur organisation. Si<br />

les relations entre collaborateurs du même grade sont importantes pour l’intégration<br />

sociale, ceux des collaborateurs qui arriveront à nouer des relations privilégiées avec des<br />

individus appartenant à la hiérarchie du cabinet seront avantagés.<br />

Petit à petit, en fonction des affectations de mission et des interactions entre<br />

individus – voire dès leur première mission – les assistants arrivés dans le cabinet se<br />

forment une réputation, parallèle au système d’évaluation formalisé. La personnalité, la<br />

sociabilité, voire l’intelligence sont des éléments qui ne sont pas formulés de manière<br />

véritablement explicites dans le système formel, sauf en cas de carence grave, mais qui font<br />

l’objet de communications informelles au sein du cabinet. La hiérarchie apprend alors à les<br />

utiliser (Kaplan 1995), ce qui a des conséquences à terme sur les affectations des<br />

collaborateurs en fonction des affinités, du prestige et du niveau de difficulté des missions.<br />

Le développement de la réputation se poursuit au fur et à mesure de la progression dans la<br />

structure jusqu’à devenir peu à peu une étiquette attachée à l’individu dont il sera difficile<br />

de se défaire. Ceci est d’autant plus important que, compte tenu de la forte homogénéité<br />

sociale et culturelle entre les individus, la recherche de facteurs discriminants est<br />

importante et se fera principalement sur les caractéristiques personnelles des auditeurs.<br />

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