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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 2<br />

Cette situation concerne également les managers par rapport aux seniors. La difficulté à<br />

trouver du temps pour se rendre sur le terrain peut avoir des conséquences en termes de<br />

qualité et de quantité de la supervision.<br />

"Aujourd’hui, tu ne peux plus tout revoir comme avant. Si t’as pas confiance, je crois qu’il<br />

ne faut pas bosser avec la personne. Tu va lui pourrir la vie, tu vas te pourrir la vie à toi.<br />

J’ai l’impression que ça devient très important dans la structure telle qu’elle est construite<br />

aujourd’hui. […] Il y a deux, trois personnes avec qui je bosse et en qui j’ai totalement<br />

confiance, dont je ne revois pas les travaux. Je crois que ça s’est établi petit à petit. Je<br />

voyais que je demandais des trucs et puis c’était toujours fait, toujours bien fait ; quand les<br />

personnes avaient des questions, elles revenaient vers moi. Ça se faisait naturellement. Et<br />

dans le boulot que je trouvais, j’étais jamais déçue. Par contre, je me suis effectivement<br />

aperçue que plus tu t’éloignes de tes équipes pour diverses raisons, plus tu te fies aux<br />

apparences. Et je pense que les apparences peuvent te trahir" (manager).<br />

2.2 Une deuxième forme d’engagement : le senior et son image chez les managers<br />

Par rapport aux seniors, les managers sont confrontés à la même situation que les<br />

seniors par rapport aux assistants : une certaine forme de vulnérabilité sur la qualité du<br />

travail réalisé. Par contre, il y a une différence importante dans la mesure où ils ne peuvent<br />

exercer un contrôle aussi fort que celui que les seniors exercent sur les assistants puisqu’ils<br />

ne sont que peu présents sur le terrain. Si le fait, pour un senior, d’avoir survécu jusqu’à<br />

son grade actuel joue un rôle important, il n’est toutefois pas une condition suffisante pour<br />

obtenir la confiance de ses managers. Le senior doit encore, dans un nouveau rôle<br />

accompagné de tâches et de prérogatives différentes, acquérir la confiance de ses supérieurs<br />

hiérarchiques. Ceci nécessite à nouveau une forme de construction progressive de la<br />

confiance. La confiance que la personne a su générer en tant qu’assistant – et la réputation<br />

personnelle qu’elle entraîne – est importante à cet égard, mais le changement de la nature<br />

des tâches à remplir en tant que responsable de mission rend nécessaire une nouvelle<br />

période de surveillance en parallèle de la socialisation dans le nouveau rôle.<br />

Cependant, le manager dispose d’un allié de poids dans la construction de sa<br />

confiance. Outre la satisfaction individuelle liée au maintien de la conscience<br />

professionnelle – révélatrice de la manière dont les seniors engagent leur image d’euxmêmes<br />

dans le maintien de la responsabilité professionnelle (cf. section 1) – nos entretiens<br />

font apparaître un autre élément important qui permet de justifier la confiance : une forme<br />

d’engagement par rapport à leur image auprès de leurs supérieurs hiérarchiques. Tout<br />

d’abord, l’impact du jugement porté par les managers sur le senior – qui rejoint les<br />

développements de Beauvois (1994) autour de l’aspect évaluateur du pouvoir – vient<br />

compléter l’évaluation de l’individu par lui-même. L’importance du système d’évaluation<br />

dans les cabinets repose sur ce mécanisme.<br />

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