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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Introduction<br />

− surtout, la théorie de l’agence s’inscrit dans le paradigme néoclassique de l’économie et<br />

suppose en général que les individus sont des êtres rationnels cherchant à maximiser<br />

leur utilité économique. En cela, elle ignore les liens normatifs et affectifs qui se<br />

développent entre les individus et créent un réseau complexe de loyautés,<br />

d’engagements et d’interdépendances qui dépassent le lien économique (Etzioni 1993).<br />

Elle ne peut qu’intégrer difficilement les phénomènes sociaux liés à la confiance<br />

(Armstrong 1991) ou à l’éthique individuelle (Noreen 1988).<br />

En droit, la relation entre l’employeur et le salarié est caractérisée en tant que<br />

contrat de travail. Bien que non défini par le Code du travail, celui-ci peut s’analyser<br />

comme « la convention par laquelle une personne s’engage à mettre son activité à la<br />

disposition d’une autre, sous la subordination de laquelle elle se place, moyennant une<br />

rémunération » (Lyon-Caen et al. 1998). En tant que contrat dit « synallagmatique », le<br />

contrat de travail met à la charge des deux parties des obligations réciproques. Cependant,<br />

la faiblesse du contrat de travail reste son incapacité à pouvoir décrire de manière concrète<br />

les modalités de l’exercice quotidien de la relation de travail. Certes, certaines des<br />

obligations de l’employeur – qui ressortent de la sécurité au travail, du salaire... – sont<br />

définissables. De la même manière, certaines obligations du salarié peuvent être mises en<br />

évidence : obligation de non-concurrence, obligation de discrétion et de réserve, obligation<br />

de loyauté des cadres. Mais il est difficile de définir précisément des obligations concrètes<br />

au niveau de l’exécution du travail en lui-même en dehors des aspects dits substantiels :<br />

lieu de travail, rémunération, type d’activité. C’est d’ailleurs pourquoi, comme tout contrat,<br />

l’exécution du contrat de travail se caractérise par la notion de « bonne foi » (article 1134,<br />

Code civil) et oblige « non seulement à ce qui est exprimé, mais aussi à toutes les suites<br />

que l’équité, l’usage ou la loi donnent à l’obligation d’après sa nature » (article 1135,<br />

Code civil). Il s’agit là d’une tentative d’atteindre, au moins virtuellement, une forme<br />

d’exhaustivité.<br />

Par rapport à l’approche de la théorie de l’agence, l’approche juridique par le<br />

contrat de travail présente un caractère potentiellement plus large par l’intermédiaire des<br />

notions de bonne foi ou d’usage. Elle a également le mérite de s’inscrire dans une relation<br />

plus symétrique, faisant appel à des obligations réciproques. Cependant, le problème<br />

qu’elle pose fondamentalement est celui de la preuve : le droit se doit de pouvoir justifier<br />

ses interprétations et ses décisions. En cela, toute <strong>définition</strong> juridique des obligations<br />

réciproques entre employeur et salarié doit pouvoir faire l’objet d’une forme de consensus<br />

et de démontrabilité. Or, le salarié au travail n’est pas un tribunal ni un juriste, son<br />

comportement – même s’il repose sur une interprétation de son emploi en termes<br />

d’obligations réciproques – se base sur des évaluations subjectives des promesses et des<br />

contreparties, sur des interactions avec des interlocuteurs diversifiés, sur des interprétations<br />

non démontrables autant que sur des affirmations formalisées. Une compréhension fine du<br />

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