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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 3<br />

3. L’auto-contrôle : déontologie professionnelle et éthique individuelle<br />

Le contrôle repose in fine sur le comportement des individus à l’intérieur de<br />

l’organisation et sur leur volonté de transgresser ou non les normes de travail et de<br />

comportement qui leur sont imposées. Si les contrôles formalisés et le contrôle par le<br />

groupe sont importants à cet égard, un autre aspect fondamental est l’auto-contrôle de<br />

l’individu. Les autres formes de contrôle peuvent en effet ne pas être suffisantes lorsque<br />

leurs marges de liberté sont importantes. L’auto-contrôle s’inscrit dans les normes<br />

générales de comportement des auditeurs qui mettent en avant une déontologie<br />

professionnelle (§3.1). Il peut cependant être mis à mal par les contraintes du métier, et ce à<br />

tous les niveaux de la hiérarchie des cabinets (§3.2). Cette situation a été analysée par les<br />

chercheurs en audit comme la présence de différents niveaux d’éthique individuelle (§3.3).<br />

3.1 Déontologie et normes de comportement de la profession<br />

L’image des auditeurs dans la société est un élément important de leur crédibilité.<br />

Elle passe par l’élaboration d’une déontologie qui constitue l’affirmation par la profession<br />

de normes de comportements valorisés. Les normes des auditeurs s’inscrivent dans le cadre<br />

de ce que les Anglo-Saxons appellent « professionalism », une notion que l’on peut<br />

résumer en disant qu’elle correspond à une situation où « une corporation échange une<br />

obligation morale de bonne conduite contre le monopole d’exercice et l’autonomie parfois<br />

considérable que lui accorde la société » (Pasewark et al. 1995). Ces normes sont<br />

déclinées en fonction des caractéristiques spécifiques de l’activité et mettent l'accent sur<br />

trois éléments majeurs :<br />

− le secret professionnel est un élément important compte tenu de la possibilité pour<br />

l’auditeur d’avoir un accès illimité à toutes les informations de l’entreprise dans le<br />

cadre du contrôle des comptes. Son respect a une portée très large puisqu’il concerne<br />

toutes les informations obtenues dans le cadre de l’exercice de la mission et s’applique<br />

à l’ensemble des collaborateurs. En France, cette obligation ne peut être levée que visà-vis<br />

de certaines institutions (organisations professionnelles, Commission des<br />

Opérations de Bourse, Cour des Comptes et Chambres régionales, juridictions pénales<br />

et leurs auxiliaires) ;<br />

− l’indépendance de l’auditeur consiste en « l’absence de biais dans l’exercice du<br />

jugement » (Windsor & Ashkanasy 1995). L’indépendance doit être assurée au niveau<br />

économique par des restrictions au niveau du patrimoine personnel des auditeurs 42 ,<br />

ainsi que par la limitation de la part de chiffre d’affaires réalisée par un cabinet avec<br />

42 Au début de l’année 2000, la SEC – équivalent américain de la Commission des Opérations de Bourse – a<br />

sévèrement rappelé à l’ordre le cabinet PricewaterhouseCoopers à ce propos : plusieurs associés qui avaient<br />

investi dans des clients du cabinet ont dû être licenciés (source : Le Monde).<br />

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