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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 1<br />

2.2 L’approche par les risques et les nouvelles méthodologies<br />

A partir du moment où l’on admet l’idée qu’une réduction de qualité peut être<br />

fonctionnelle dans certaines situations, on déplace la notion de qualité de l’audit. La qualité<br />

ne consiste plus à respecter à la lettre une approche d’audit axée sur le formalisme et le<br />

respect de procédures normalisées, mais au respect de son esprit. La notion clé qui<br />

intervient à ce niveau est bien sûr celle de risque. Tous nos interlocuteurs mettent en avant<br />

cette explication pour justifier l’ajustement des travaux face aux contraintes de la mission.<br />

"Je pense que de toute façon, la théorie de la démarche – ce qu’on nous apprend dès le<br />

plus jeune âge dans le cabinet – c’est qu’il y a une approche par les risques à avoir et ça<br />

c’est quelque chose qui est parfaitement intégré par tout le monde au sein du cabinet. Il est<br />

évident que les zones de risque sont auditées je pense vraiment à fond, y compris sur les<br />

missions où on n’a pas le temps parce que les gens font bien leur travail de manière<br />

générale sinon ils seraient pas là, ils resteraient pas. Par contre, c’est vrai que les travaux<br />

sur lesquels éventuellement on va passer et qu’on va plus faire, c’est les travaux où on<br />

pense qu’on a aucun risque et qu’ils ne servent à rien. (…) C’est plutôt des travaux je<br />

dirais de deuxième ordre où on pense qu’il n’y a pas de gros risque et on pense qu’on va<br />

passer du temps sans rien trouver" (auditeur).<br />

Pourtant – toute légitime qu’elle puisse être par rapport à l’idéologie interne des<br />

cabinets – cette démarche illustre une modalité de leur fonctionnement en porte-à-faux par<br />

rapport à l’approche de l’audit officialisée par la profession. La démarche « canonique » de<br />

l’audit consiste à effectuer une planification des travaux préalable à la mission. Cette<br />

planification permet de déterminer les démarches d’audit pertinentes dans le contexte de<br />

l’entreprise contrôlée, en se basant en particulier sur l’évaluation de son contrôle interne.<br />

Une fois ainsi définis et justifiés, les contrôles d'audit devraient être déterminés au mieux,<br />

ne devraient pas – sauf exception – être flexibles et devraient donc être tous exécutés<br />

consciencieusement (avec pour conséquence un caractère dysfonctionnel nettement plus<br />

marqué pour les « réductions de qualité »). Ce que montrent nos entretiens, c’est que la<br />

mission n’est en fait pas souvent effectuée selon ce schéma. Confrontée aux contraintes de<br />

fonctionnement des cabinets, la planification préalable liée à l’approche par les risques ne<br />

se fait pas et les ajustements se font largement sur le terrain. Cette situation est en<br />

concordance avec les travaux de Fischer (1996) et Mock & Wright (1999) qui avaient déjà<br />

relevé dans le contexte anglo-saxon l’impact limité de la planification sur l’organisation du<br />

travail. Souvent, les travaux planifiés sont perçus comme excessifs par rapport au risque ou<br />

bien, inversement, l’improvisation règne.<br />

"Un des trucs les plus frustrants dans l’audit, c’est que on dit : « On s’appuie sur de<br />

l’audit interne, on va faire moins de sections ». Si on considère que c’est pas une section à<br />

risque, on considère qu’on va pratiquement rien faire. Mais je trouve que c’est du pipeau.<br />

Parce qu’à chaque fois, au final, on déroule tout le truc : c’est un peu le « rouleau<br />

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