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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Introduction<br />

L’audit financier peut être considéré comme une institution dans la mesure où il<br />

repose sur l’articulation d’éléments reposant sur les trois piliers pour assurer son<br />

fonctionnement et sa légitimité sociale : il doit son existence à l’obligation de certification<br />

et au monopole légal dont jouissent les cabinets (pilier régulateur), mais sa pratique<br />

quotidienne et l’affirmation de son utilité passent par la structuration de ses méthodes<br />

(pilier cognitif) et leur respect par les praticiens (pilier normatif). Malgré leur stabilité, les<br />

institutions ne sont pas figées et nécessitent des efforts conscients pour leur maintien – au<br />

moins par les individus les plus conscients de leurs enjeux (DiMaggio & Powell 1991). Les<br />

professionnels de l’audit doivent donc affirmer leur légitimité en construisant des cadres de<br />

connaissance cognitifs et normatifs qui définissent la zone de compétence qu’ils cherchent<br />

à contrôler (Power 1995). Par ailleurs, la maîtrise de la connaissance en tant que telle ne<br />

peut suffire à garantir la réussite de ce processus : il leur faut également créer ou faire créer<br />

des structures sociales et politiques et s’appuyer sur un support juridique, ce qui passe par<br />

l'existence d'organisations professionnelles pour unifier les praticiens et interagir avec<br />

l'environnement (Carpenter & Dirsmith 1993).<br />

Dans une perspective institutionnelle, l’audit financier apparaît donc non seulement<br />

comme une nécessité rationnelle liée à la relation d’agence autour de l’entreprise, mais<br />

aussi comme une institution <strong>historique</strong>ment construite qui bénéficie certes d’une légitimité<br />

sociale – issue d’une tradition avérée et qui lui donne une stabilité – mais qui pourrait<br />

néanmoins évoluer, voire être remise en cause, si les acteurs qui en bénéficient ne sont plus<br />

capables de la faire valoir. Or, on assiste actuellement à une remise en cause du travail des<br />

auditeurs (Sikka et al. 1998) dont quelques affaires fortement médiatisées (Crédit<br />

Lyonnais, BCCI, faillite des caisses d’épargne aux Etats-Unis...) sont le symbole le plus<br />

visible. De nombreuses questions se posent quant à la pertinence de la mission des<br />

auditeurs financiers, au point que certains s’interrogent sur l’avenir de la profession<br />

(Jeppesen 1998).<br />

Objet de la recherche : le comportement au travail des collaborateurs d’audit<br />

Parmi les raisons qui peuvent expliquer la perte de crédibilité de la profession et les<br />

échecs d’audit, la littérature mentionne le manque d’indépendance (Bazerman et al. 1997),<br />

l’incompétence ou l’inadéquation des méthodes (Sikka et al. 1998), le manque<br />

d’expérience (Groveman 1995), la pression sur les budgets d’audit à la suite de la baisse<br />

des honoraires... Ces facteurs explicatifs s’inscrivent dans le cadre de réflexions plus larges<br />

qui soulignent les défis auxquels la profession d'auditeur est confrontée (Jeppesen 1998 ;<br />

Hatherly 1999). Plus généralement, il se pose la question de ce que les Anglo-Saxons<br />

appellent l’expectations gap, c’est-à-dire l’écart entre ce que la profession pense être en<br />

mesure de fournir comme service et les attentes du public (Sikka et al. 1998).<br />

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