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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 2<br />

accorde à la personne dont il revoit les dossiers (Roebuck & Trotman 1992). Il devra garder<br />

à l’esprit que le préparateur cherche à lui « vendre » un travail et devra mettre en œuvre des<br />

stratégies propres à son niveau pour ne pas se laisser influencer. En retour, le préparateur<br />

n’ignore pas cette situation et va en tenir compte lui-même lors de la préparation de ses<br />

dossiers, qui doit donc être considérée comme un processus stratégique (Rich et al. 1997).<br />

Mais il est incomplet de considérer uniquement la dyade préparateur-évaluateur. Un<br />

autre élément dont il faut tenir compte est que − tant aux yeux du préparateur (assistant ou<br />

senior) que de l’évaluateur (senior ou manager) − le destinataire ultime (manager ou<br />

associé) des dossiers de travail dépasse les deux intervenants. En ce sens, l’évaluateur<br />

devient un « co-préparateur » des papiers de travail : il sait qu’en effectuant la revue du<br />

travail il en devient pour partie responsable aux yeux de sa propre hiérarchie. Il va donc<br />

vouloir influencer la personne qui fait le travail de façon à mieux pouvoir se l’approprier.<br />

Ceci peut se faire a priori par l’intermédiaire de consignes orales, mais aussi a posteriori<br />

par des travaux demandés suite à la revue. Cet aspect génère d’autres comportements<br />

stratégiques spécifiques (Rich et al. 1997).<br />

2. Les systèmes de suivi des temps<br />

L’outil de contrôle quantitatif mis en place dans les cabinets est le système de suivi<br />

des temps. Chaque auditeur doit établir un relevé mensuel ou bimensuel d’activité qui<br />

récapitule heure par heure son emploi du temps sur la période écoulée. Ce relevé regroupe<br />

à la fois les heures dites « chargeables » – susceptibles d’être imputées à un client<br />

particulier – et les heures non chargeables (formation, congés payés, administration...). La<br />

centralisation en informatique des relevés d’activité des collaborateurs du cabinet permet<br />

d’obtenir pour chaque client un relevé des heures imputées par les différents auditeurs<br />

ayant travaillé sur la mission. En affectant à chaque heure chargée une valeur liée au niveau<br />

hiérarchique de chaque intervenant, on peut arriver à une mesure de la rentabilité de la<br />

mission tant dans l’absolu − par comparaison avec le montant des honoraires obtenus − que<br />

de manière relative par comparaison avec les heures budgétisées. Les managers et les<br />

associés reçoivent tous les mois un relevé des temps pour chaque mission dont ils ont la<br />

responsabilité. L’importance de ce processus budgétaire influence la manière dont les<br />

budgets sont établis (§2.1) et pose une contrainte lourde sur les auditeurs et leur motivation<br />

(§2.2). Cette situation entraîne en retour plusieurs comportements mis en évidence par la<br />

littérature sur l’audit : les manipulations des comptes-rendus d’activité (§2.3).<br />

2.1 Le budget d’audit : prévision ou exercice mécanique <br />

L’exercice budgétaire de base pratiqué dans les cabinets d’audit est la mesure du<br />

« return », c’est-à-dire du rapport entre les honoraires facturés et les ressources employées<br />

par le cabinet pour accomplir la mission. L’obtention de bons niveaux de returns est un<br />

critère utilisé pour l’évaluation des managers et il existe des normes plus ou moins définies<br />

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