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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 2<br />

3.2 La construction de la certification d’audit : satisfaction et confiance<br />

A l’occasion de notre revue de la littérature sur les cabinets d’audit, nous avons vu<br />

que Pentland (1993) décrit la construction de la certification d’audit comme le transfert de<br />

la « satisfaction » (comfort) parmi les intervenants de la mission d’audit. C’est le fait de<br />

ressentir, de manière émotionnelle, la satisfaction d’un subordonné qui donne de la valeur à<br />

son travail aux yeux de sa hiérarchie. Les extraits d’entretiens que nous avons présentés<br />

jusqu’ici confirment cette vision : il apparaît clairement que la manière dont un auditeur est<br />

capable de transmettre la satisfaction qu’il retire de son travail est un élément important du<br />

jugement effectué par le supérieur sur son travail.<br />

La satisfaction d’audit de Pentland (1993) apparaît donc comme la confiance dans<br />

le travail de l’autre, qui provient du transfert réussi de la confiance de l’autre dans son<br />

travail. Comment relier cette interprétation de la satisfaction par rapport à notre propre<br />

approche de la confiance En fait, ce que nous avons appelé dans cette recherche la<br />

confiance peut être considéré comme l’extension de la satisfaction reçue à propos d’un<br />

travail, ou d’un ensemble de travaux, sur la personne qui a généré le travail satisfaisant.<br />

Pour un supérieur hiérarchique, ressentir de la satisfaction par rapport au travail réalisé par<br />

un subordonné va peu à peu lui donner une confiance dans l’autre. Initialement basée sur la<br />

méfiance – ou sur une confiance institutionnelle de base liée au fait d’être confronté à une<br />

personne dans un contexte donné – accumuler de manière tangible de la satisfaction par<br />

rapport au travail de quelqu’un va progressivement générer de la confiance par rapport à la<br />

personne.<br />

L’intérêt de la prise en compte de la notion de confiance est qu’elle permet de<br />

compléter celle de satisfaction en la dématérialisant, c’est-à-dire en l’étendant dans le<br />

temps. En effet, si le transfert de la satisfaction repose sur l’interaction directe entre<br />

individus, la confiance est une conséquence relativement permanente de ces interactions<br />

qui permet d’avoir de la satisfaction dans le travail de l’autre même en l’absence<br />

d’interactions directes avec lui. La confiance peut donc être considérée comme un substitut<br />

à la satisfaction. Lorsqu’un auditeur n’a pas confiance en quelqu’un, il va obtenir sa<br />

satisfaction par un contrôle du travail réalisé. A l’inverse, lorsque la confiance apparaît, la<br />

nécessité d’obtenir de la satisfaction en direct devient moins forte, voire disparaît. Une telle<br />

substitution devient importante en particulier lorsque les contraintes de la mission ne<br />

permettent plus un contrôle fort.<br />

La confiance donne alors davantage de marges de liberté à ceux qui en bénéficient,<br />

à plusieurs niveaux de la mission. En effet, parallèlement à ce qui se passe après le travail<br />

(impact sur l’effort de revue du travail), l’existence de la confiance permet de prendre des<br />

initiatives au cours de la réalisation du travail (impact sur la détermination des travaux). En<br />

ce sens, indépendamment de son rôle en tant que substitut au contrôle du travail, elle joue<br />

également un rôle dans l’organisation même de la mission d’audit.<br />

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