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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Introduction<br />

En économie, la théorie de l’agence est une perspective qui suppose que les<br />

individus, situés dans un environnement interindividuel marqué par la concurrence et les<br />

intérêts contradictoires, agissent pour maximiser l’utilité de leurs actions. La théorie de<br />

l’agence formalise le lien entre l’employeur et le salarié comme une relation ou l’une des<br />

deux parties (le principal, c’est-à-dire l’employeur) donne à l’autre (l’agent, c’est-à-dire le<br />

salarié) l’autonomie d’agir pour effectuer une tâche. La relation entre le principal et les<br />

agents est alors régie par un contrat qui spécifie les tâches à accomplir par les agents et la<br />

façon dont le principal va les rémunérer. En raison de l’opportunisme des agents et de<br />

l’asymétrie d’information entre les agents et le principal, la théorie de l’agence postule que<br />

la relation entre les contractants est caractérisée par l’existence d’un risque pour le<br />

principal : le « hasard moral ». Ce hasard moral naît du fait que le principal qui confie une<br />

tâche à un agent ne peut lui faire confiance pour fournir un niveau d’effort satisfaisant en<br />

raison de la propension de l’agent à minimiser son investissement personnel. Il est rendu<br />

possible par le fait que le principal ne peut surveiller activement le comportement de<br />

l’agent. Les travaux des théoriciens de l’agence ont donc étudié les moyens de limiter les<br />

conséquences de l’opportunisme du salarié et ont mis en évidence, au point de vue<br />

théorique, l’impact positif de mesures telles que l’accroissement de la surveillance,<br />

l’augmentation des pénalités et les incitations financières (Eisenhardt 1989).<br />

Cependant, malgré des résultats théoriques prometteurs, la validation empirique de<br />

la théorie de l’agence n’a pu être effectuée que très partiellement en raison de facteurs<br />

sociaux et environnementaux qui en limitent la pertinence à certains contextes spécifiques<br />

tels que les commerciaux ou les dirigeants (Rousseau & Parks 1993). Les limites pratiques<br />

de la théorie de l’agence pour décrire la relation entre l’employeur et le salarié sont en effet<br />

nombreuses et, quelle que soit la pertinence théorique de ses développements, rendent<br />

difficile son opérationalisation concrète en sciences de gestion pour l’étude du<br />

comportement au travail de la plupart des salariés :<br />

− la théorie de l’agence est centrée sur le comportement des agents. Alors que les agents y<br />

sont présentés comme manipulateurs ou paresseux, on suppose implicitement que le<br />

principal est vertueux. Dans cette vision, seul le salarié est susceptible de ne pas<br />

respecter le contrat qui l’unit à l’organisation. Cette vision décrit mal la réalité du<br />

monde du travail où les abus de la part des employeurs sont possibles, tant lors du<br />

recrutement (présentation erronée de l’entreprise ou du poste pour attirer le salarié...)<br />

que lors de l’emploi (downsizing et augmentation de la charge de travail<br />

individuelle...) ;<br />

− la théorie de l’agence suppose la fluidité du marché du travail et permet en conséquence<br />

à l’agent ou au principal de sortir de la relation immédiatement en trouvant d’autres<br />

partenaires. Une telle conception est clairement en porte-à-faux avec le fonctionnement<br />

réel du marché du travail ;<br />

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