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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre III – Cadre conceptuel de la recherche – Section 3<br />

parce que le comportement humain est déterminé par d’autres éléments que l’évaluation<br />

rationnelle des utilités. En l’occurrence, nous l’envisagerons comme la conséquence du<br />

maintien par l’individu de sa responsabilité individuelle.<br />

Une façon d’aborder cette responsabilité peut se faire sous l’angle de la morale ou<br />

de l’éthique. C’est d’ailleurs l’approche utilisée par les chercheurs en audit (cf. chapitre II).<br />

Une façon plus profonde selon nous d’expliquer cette situation est de la concevoir comme<br />

la conséquence de l’« engagement » de l’individu dans son contrat psychologique, et des<br />

conséquences de cet engagement sur son image de soi (§2.1). Cette approche repose sur la<br />

notion de cohérence individuelle. Les individus se comportent de façon à ne pas être en<br />

contradiction avec eux-mêmes, et un des aspects essentiels en est la cohérence entre les<br />

choix de comportements qu’ils effectuent et leurs dispositions internes qui se reflètent dans<br />

leur « idéologie » 57 . La confiance trouve alors son origine dans le fait que les individus<br />

doivent assurer la cohérence de l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. Cette image – sauf cas<br />

déviants, voire pathologiques – doit s’inscrire dans le cadre des normes sociétales générales<br />

qui mettent l’accent sur la responsabilité individuelle (§2.2). Ce phénomène a des<br />

conséquences importantes sur le respect du contrat psychologique par les salariés (§2.3).<br />

2.1 Pouvoir, engagement et image de soi<br />

Comme le rappelle Beauvois (1994), l’exercice de la subordination salariale dans<br />

un contexte organisationnel consiste à obtenir d’un individu qu’il se soumette à des<br />

comportements qui lui sont a priori arbitraires. L’utilité des comportements attendus<br />

échappe largement au salarié puisqu’il n’a le plus souvent pas d’intérêt propre à les<br />

exécuter. Accepter les comportements prescrits par l’organisation ne se rapporte pas à leur<br />

utilité en tant que telle, mais à l’utilité sociale liée aux conséquences de l’obéissance.<br />

L’utilité psychologique pour l’individu réside dans les conséquences sociales associées à<br />

l’acceptation de la subordination (maintien dans l’emploi, promotion, image de soi, image<br />

pour les autres). L’exercice du pouvoir repose donc largement sur la possibilité de<br />

distribuer des récompenses ou de punir, avec les conséquences sociales qui y sont liées. En<br />

cela, l’aspect prescriptif du pouvoir est relié à son aspect évaluatif. Accepter de se<br />

soumettre au pouvoir de quelqu’un, c’est non seulement le reconnaître comme pouvant<br />

prescrire des conduites, mais aussi et surtout comme pouvant les évaluer. Un agent de<br />

pouvoir doit disposer de ces deux éléments pour diriger un autre individu.<br />

57 Ici, le terme d’idéologie ne fait pas référence à une doctrine systématique ni à une conception élaborée du<br />

monde, mais aux évaluations quotidiennes que les acteurs sociaux font des objets essentiels de leur<br />

environnement (Beauvois & Joule 1981).<br />

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