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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 3<br />

(développement moral élevé) manifestent une tendance à résister aux demandes du client.<br />

Or, cette catégorie ne représente que 45 individus sur les 107 de la population étudiée. A<br />

l’inverse, les auditeurs qui ont une vision « pragmatique » (développement moral le moins<br />

élevé) ont manifesté une certaine tendance à aller dans le sens des clients (35 individus).<br />

Mais les plus sensibles aux pressions des clients étaient les « accommodants » – c’est-àdire<br />

ceux dont le développement moral est « moyen » (27 individus) – et tout<br />

particulièrement ceux qui ont une vision du monde comme injuste. Windsor & Ashkanasy<br />

(1995) interprètent ce résultat en avançant qu’il semble que les « accommodants » n’aient<br />

ni les principes de rigueur des « autonomes », ni l’opportunisme des « pragmatiques » qui<br />

peut empêcher ces derniers d’aller dans le sens des clients s’ils perçoivent que ça peut se<br />

retourner contre eux.<br />

Si les possibilités de conflits avec les clients peuvent menacer l’indépendance,<br />

celle-ci peut aussi – à l’inverse – être menacée lorsque l’accord avec le client est trop fort.<br />

A l’occasion d’interviews réalisées avec des managers, Humphrey & Moizer (1990) ont<br />

montré que ceux-ci ne raisonnent souvent plus en termes de protection de l’intérêt social,<br />

mais en termes de « satisfaction du client », c’est-à-dire des personnes même qu’ils sont<br />

supposés contrôler (les dirigeants). En particulier, le contenu des audits est de plus en plus<br />

déterminé en collaboration avec les clients. Certes, les clients ont peut-être besoin d’obtenir<br />

une vision de la qualité de l’audit par ce moyen, ce qui nécessite de s’intéresser à leurs<br />

perceptions (Sutton & Lampe 1991). Mais ils n’ont pas la même vision de la qualité de<br />

l’audit que les auditeurs (Carcello et al. 1992). Selon Humphrey & Moizer (1990),<br />

l’influence forte que les responsables des clients ont sur la détermination des travaux<br />

d’audit à réaliser peut alors amener à des compromis nuisibles à l’indépendance.<br />

3.3 L’éthique des auditeurs<br />

Le maintien de l’indépendance – pour la hiérarchie des cabinets – et la bonne<br />

exécution du travail – pour les auditeurs de terrain – reposent sur une conscience<br />

professionnelle forte. Certains chercheurs se sont donc attachés à étudier la population des<br />

auditeurs du point de vue éthique. Le travail le plus significatif à cet égard est celui de<br />

Ponemon (1992), qui a effectué une recherche pour mettre en évidence les caractéristiques<br />

des auditeurs de chaque grade en matière d’éthique personnelle. Cette étude s’est basée sur<br />

un modèle dérivé des travaux de psychologie de Kohlberg (psychology of ethical<br />

reasoning). Ce modèle définit trois niveaux – correspondant à des niveaux de<br />

développement éthique progressifs – où l’on peut ranger les individus à l’aide de tests<br />

développés à cet effet. Les trois niveaux sont :<br />

− le niveau « préconventionnel ». A ce niveau, l’individu raisonne en fonction de ce qui<br />

est bien ou mal pour lui. Il effectue des actions considérées comme moralement bonnes<br />

s’il peut en retirer un avantage, ou pour éviter une punition ;<br />

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