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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre I – L’audit financier : caractéristiques et enjeux – Section 3<br />

considéré comme le fait de passer à côté d’erreurs dans les comptes. On peut caractériser<br />

les nouvelles approches par l’importance donnée au risque inhérent et au risque de contrôle<br />

interne. Si la direction de l’entreprise est consciente des risques inhérents et a mis en place<br />

des dispositifs de contrôle interne pour gérer ces risques, la nécessité d’un travail d’audit<br />

substantif diminue, voire disparaît. Dans la mesure où une telle approche donne une<br />

importance fondamentale à l’évaluation des risques et à la détermination des travaux – plus<br />

qu’à l’audit en lui-même – on peut l’interpréter comme un retournement de tendance<br />

potentiel qui viserait à rééquilibrer le rôle du jugement par rapport à la structure (Hatherly<br />

1999). Cette évolution en cours n’a cependant pas encore donné lieu à des recherches.<br />

Conclusion de la section 3<br />

Les compromis nécessaires à l’activité d’audit (équilibre entre le maintien de la<br />

qualité, l’affichage d’une rationalité sociale et la contrainte concurrentielle) s’imposent au<br />

collaborateur de cabinet qui, confronté à la structure formelle et informelle de<br />

l’organisation, va s’insérer dans son système de fonctionnement. Parallèlement, le caractère<br />

hiérarchisé des cabinets est devenu une de leur caractéristiques majeures. Même si certains<br />

peuvent l’apprécier – aux Etats-Unis d’aucuns aiment à se considérer comme des audit<br />

machines – la structure hiérarchique peut être déshumanisante pour beaucoup (Pentland<br />

1993). En audit, la bureaucratie professionnelle a donc tendance à prendre de plus en plus<br />

les traits d’une bureaucratie mécaniste (Mintzberg 1982) et il semble que la dimension<br />

« profession libérale » ne puisse subsister que pour sa hiérarchie (Dirsmith et al. 1997).<br />

Cette situation renforce l’impact des contraintes technique et économique de la<br />

mission d’audit qui se répercutent sur l’auditeur de terrain en lui imposant un réseau de<br />

contraintes fortes qu’il devra maîtriser pour progresser dans la structure. Les tensions<br />

ressenties peuvent être renforcées par des facteurs de non-satisfaction, dont l’un des plus<br />

importants consiste en la nature des tâches à réaliser. En effet, face aux enjeux de<br />

l’exercice du jugement en audit, la tendance des cabinets à le structurer pour le dominer a<br />

été inévitable. Or, cet effort est passé nécessairement par la simplification : il a fallu mettre<br />

en place des modèles et des méthodologies que les auditeurs soient capables d’utiliser en<br />

pratique (Hogarth 1991). Le jugement professionnel a été remis en cause par le<br />

développement de méthodologies d’audit structurées qui ont voulu encadrer, voire<br />

diminuer le jugement de l’auditeur individuel (Francis 1994 ; Dirsmith et al. 1997).<br />

Aujourd’hui une évolution en cours tendrait toutefois à redéfinir l’approche d’audit<br />

de manière à diminuer les contrôles substantifs et revaloriser le rôle du jugement. Même si<br />

les facteurs à l’origine de cette évolution ont une autre origine – à savoir la nécessité de<br />

diminuer le volume des interventions compte tenu de la contrainte budgétaire – elle<br />

affectera très certainement le contenu du travail réalisé par les auditeurs de terrain.<br />

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