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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre I – L’audit financier : caractéristiques et enjeux – Section 3<br />

pratiques qui s’inscrivent dans leur logique et selon leurs principes. Ceci est important à la<br />

fois pour la pratique de l’audit, mais aussi pour son contrôle : l’auto-contrôle de la<br />

profession est facilité par cette formalisation, tant au niveau interne aux cabinets qu’au<br />

niveau des organisations professionnelles.<br />

3.3 Structure et jugement<br />

Les avantages potentiels des processus de standardisation, de rationalisation et de<br />

simplification des travaux d’audit profitent avant tout aux cabinets (productivité, contrôle,<br />

rationalité affichée, démontrabilité du travail), mais tendent à réduire le degré d’initiative et<br />

de liberté de l’auditeur individuel dans son travail. Celui-ci peut avoir l’impression de<br />

perdre son statut de professionnel pour devenir un « moyen au service de l’exécution des<br />

programmes de travail » (Francis 1994). L’effet principal de l’augmentation de la structure<br />

est en effet la diminution conjointe du rôle du jugement qu’elle entraîne chez les exécutants<br />

du travail d’audit. En effet, si structure et jugement ne sont a priori pas opposés, la<br />

structure inhibe en pratique l’utilisation du jugement, tant cognitivement que par l’effort de<br />

formalisme que nécessite la structure : les méthodologies structurées orientent le<br />

raisonnement vers des formes différentes de celles qu’il aurait dans une situation non<br />

structurée (Schroeder et al. 1992). L’opposition structuré / non structuré devient en fait une<br />

opposition structure / jugement qui reflète des conceptions différentes de l’approche<br />

d’audit et du rôle de l’auditeur (Dirsmith & Haskins 1991).<br />

En ce sens, la conséquence – et peut-être aussi la cause – du développement de la<br />

structure est le déplacement du pouvoir de décision vers le composant administratif des<br />

cabinets qui a le contrôle du développement des méthodologies (Dirsmith et al. 1997 ;<br />

Carpenter et al. 1994). Ce déplacement, qui se fait au dépens des praticiens, a créé une<br />

forme de contrôle technocratique sur l’auditeur et a eu lieu conjointement au changement<br />

de nature organisationnelle des cabinets, marqué par l’augmentation de la taille et<br />

l’évolution vers davantage de hiérarchie (Francis 1994). Il a accompagné également la<br />

baisse de l’importance du jugement par rapport au respect des normes (Hatherly 1999).<br />

Cette évolution, qui a caractérisé la profession jusqu’au milieu des années 1990<br />

pourrait cependant être remise en cause. Dans le cadre de leurs efforts de service et de<br />

productivité, les cabinets cherchent en effet à avoir une approche plus globale et à limiter<br />

réellement leurs contrôles aux zones de risques 25 . Selon Jeppesen (1998), parmi les trois<br />

composantes du risque d’audit (risque inhérent, risque de contrôle interne et risque de non<br />

détection), les auditeurs ont jusqu’à présent consacré leurs efforts au risque de non<br />

détection. Il s’agissait de déterminer les contrôles permettant de couvrir le risque d’audit<br />

25 Fischer (1996) et Mock & Wright (1999) ont montré que l’évaluation des risques n’entraînait pas<br />

nécessairement un ajustement des travaux, contrairement à ce qu’affirment les principes de l’audit.<br />

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