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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre III – Cadre conceptuel de la recherche – Section 3<br />

Pour Jones & George (1998), la confiance est une attitude par rapport à l’autre<br />

basée sur des croyances concernant ses compétences et sa nature individuelle. Ces auteurs<br />

font la distinction entre la méfiance, la confiance conditionnelle et la confiance<br />

inconditionnelle. Si le résultat initial de la rencontre entre deux individus ne donne pas lieu<br />

à de la méfiance, la confiance future est déterminée par le contenu des échanges<br />

comportementaux successifs entre les parties. Cette confiance « conditionnelle » représente<br />

le fait que les deux parties sont prêtes à échanger tant que l’autre se comporte de manière<br />

adéquate. La confiance « inconditionnelle » représente le fait que la confiance de chacun –<br />

initialement appuyée sur les preuves empiriques issues d’interactions positives – se base<br />

dans un deuxième temps sur les valeurs de l’autre, génère un affect positif et diminue la<br />

surveillance.<br />

Malgré l’usage de termes différents et quelques incohérences, on sent bien que les<br />

approches des différents auteurs se recoupent. En fait, l’approche que nous retiendrons de<br />

la confiance est qu’il s’agit d’un concept gradué : (1) méfiance, (2) confiance<br />

conditionnelle (= confiance calculée, = confiance basée sur la capacité), (3) confiance (=<br />

confiance inconditionnelle, = confiance basée sur l’intégrité), (4) confiance personnelle (=<br />

confiance affective, = confiance basée sur la bienveillance). Notre terminologie contient<br />

cependant implicitement l’idée que selon nous la « vraie » confiance est la confiance<br />

inconditionnelle, celle qui est basée sur la perception de l’intégrité ou de la responsabilité<br />

de l’autre. En effet, la confiance conditionnelle basée sur le calcul nous ramène trop à la<br />

vision « marchande » de la confiance dénoncée par Armstrong (1991). En revanche, la<br />

confiance inconditionnelle, éventuellement renforcée parfois par un lien affectif plus<br />

marqué entre certains individus, nous paraît être l’élément déterminant.<br />

2. Engagement et confiance<br />

D’un certain point de vue utilitariste, la confiance ne peut que reposer sur le<br />

manque de rationalité des acteurs. En effet, celui qui reçoit la confiance de l’autre pourrait<br />

très bien en abuser, mais il ne le fait pas. Son comportement est donc « irrationnel » dans<br />

une vision utilitariste puisqu’il aurait tout intérêt à abuser de la confiance une fois celle-ci<br />

créée. Le comportement complètement « rationnel » dans ce cas consiste à faire les choses<br />

consciencieusement tant qu’il y a surveillance de l’autre (confiance conditionnelle). Une<br />

fois la confiance inconditionnelle acquise, le soubassement affectif diminue la surveillance<br />

voire – dans la vision de Holmes (1991) – l’empêche. L’individu « rationnel » devrait donc<br />

profiter de l’aubaine et abuser la confiance de l’autre en diminuant son effort 56 . Or, ce n’est<br />

pas ce qui se passe dans la réalité. La confiance peut exister – et existe dans les faits –<br />

56 Sans toutefois, bien sûr, le diminuer au point de provoquer une réaction chez l’autre. Nous restons dans le<br />

cadre de comportements adaptatifs.<br />

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