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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 2<br />

fait une mission en début d’année qui s’était très bien passée, sachant que sur telle mission<br />

avec untel il y a eu un problème, il va fouiller un peu plus sa propre revue sur les travaux<br />

qui auront été faits. C’est comme ça que ça se diffuse" (auditeur).<br />

"Donc c’est quelqu’un qui avait les connaissances techniques, mais qui n’était pas fiable.<br />

Peu à peu, il s’est fait déplanifier. Les gens qui sont sur les missions les plus prestigieuses<br />

sont en général les gens fiables. Et puis il y a des gens qui sont compétents entre les deux,<br />

mais qui ont montré plusieurs fois – ou même il suffit d’une fois – un petit signe de manque<br />

de confiance et ça va très vite" (auditrice).<br />

De la même manière que pour l’acquisition de la confiance, l’importance du<br />

maintien des apparences liées à un comportement professionnel joue un rôle au niveau de<br />

la perte de la confiance, au-delà de la compétence technique. D’une certaine manière, le<br />

maintien de la confiance repose donc également largement sur la perception de la volonté<br />

de l’autre de jouer le jeu. L’assistant doit faire ses preuves et montrer que, même si au fond<br />

il n’adhère pas forcément à la structure, il peut faire comme si. On atteint ici le cœur du<br />

comportement « professionnel » : faire abstraction de ses états d’âme. Gagner la confiance<br />

des autres revient aussi à montrer qu’on en est capable. Inversement, ne pas en être capable<br />

génère de la méfiance chez les autres.<br />

"Lorsqu’un assistant vient se plaindre ou râle parce que ça le fait chier, c’est sûr que je<br />

vais pas le répéter texto, mais inconsciemment ça va s’infiltrer dans ce que je pense. Donc<br />

je vais me dire : « Cet assistant il râle tout le temps il est pas motivé ». Et même si je suis<br />

d’accord avec lui dans le fond, ça va m’énerver parce qu’il va peut-être pas faire<br />

correctement son boulot. Donc inconsciemment je vais retenir ça comme point négatif. Et<br />

pourtant je suis d’accord avec lui. Voilà le problème" (auditrice, souligné par nous).<br />

2. Nécessité et conséquences de la confiance<br />

Le contrôle très fort que subissent les assistants – tant au niveau de l’exécution du<br />

travail que du comportement apparent – fait en sorte que les personnes qui parviennent au<br />

grade de senior ont passé deux ou trois ans à être socialisés dans ce contexte. Le fait<br />

d’avoir passé cette étape, d’avoir eu la motivation pour le faire, est en soi un gage de<br />

confiance et le système est largement en droit de considérer que les individus qui sont<br />

arrivés à ce niveau sont dignes de confiance. Il y a donc ce que les théoriciens de la<br />

confiance appellent une confiance « institutionnelle », c’est-à-dire une confiance qui repose<br />

sur le statut de la personne et les qualités dont elle a dû faire preuve pour arriver dans sa<br />

position (McKnight et al. 1998). Cette confiance devient particulièrement nécessaire en<br />

raison des modalités de fonctionnement des cabinets qui accordent beaucoup de liberté aux<br />

seniors (§2.1). La confiance doit néanmoins continuer à s’instaurer de manière plus<br />

individualisée entre le senior et ses managers (§2.2). Un élément important à cet égard est,<br />

en retour, la confiance que le senior accorde à ses différents managers (§2.3).<br />

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