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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 2<br />

2.3 Les manipulations des temps passés<br />

Compte tenu de la pression induite sur les collaborateurs par les contraintes<br />

budgétaires des cabinets, la tentation est grande pour les auditeurs de manipuler le nombre<br />

d'heures qu'ils ont passées sur une mission ou une tâche afin de respecter le budget et<br />

maximiser leurs chances de recevoir une bonne évaluation. En outre, le système de valeurs<br />

en vigueur dans les cabinets d’audit encourage souvent − implicitement ou explicitement −<br />

ce genre de manipulations (McNair 1991 ; Pentland 1993). La littérature sur les<br />

manipulations budgétaires des auditeurs dégage plusieurs comportements de manipulations<br />

des systèmes de suivi des temps (McNair 1991 ; Otley & Pierce 1996b) :<br />

− la sous-évaluation des heures passées sur la mission (under-reporting of time by<br />

working on personal time), c'est-à-dire le fait de travailler sur son temps personnel et de<br />

ne pas reporter sur son relevé mensuel d’activité la totalité des heures travaillées. Cela<br />

peut se faire en restant travailler tard chez le client ou bien en emportant des dossiers<br />

pour travailler chez soi le soir ou le week-end ;<br />

− le transfert d'heures sur un autre client (shift time to a different client). Certaines<br />

missions peuvent subir des contraintes budgétaires moins fortes et l'auditeur pourra<br />

imputer du temps sur ces clients, alors qu'en réalité il a travaillé sur une autre mission.<br />

Ce comportement est difficilement contrôlable par les cabinets qui ne peuvent vérifier<br />

directement le travail effectué par les collaborateurs. Son utilisation est cependant<br />

limitée par le fait qu'en réalité peu de missions sont budgétisées suffisamment<br />

largement pour permettre de dégager du temps pour une autre mission ;<br />

− le transfert d'heures sur un code-temps non chargeable (shift time to a non-chargeable<br />

code), c'est-à-dire non affecté à un client. Ce comportement est généralement difficile à<br />

effectuer, car les cabinets sont soucieux de maximiser l'utilisation de leurs<br />

collaborateurs et surveillent particulièrement ces codes. Certains cabinets évaluent leur<br />

service de planning sur la manière dont il maximise l’utilisation des auditeurs ;<br />

− le transfert de temps entre tâches (shift time between tasks) consiste, sur une même<br />

mission, à compenser les dérapages éventuels subis lors de l’exécution d’une tâche par<br />

l'affectation de l'excédent de temps à une autre tâche qui aura pu être effectuée plus<br />

rapidement que prévu. Ce comportement est le plus difficilement contrôlable, mais il<br />

peut être limité dans une certaine mesure en effectuant un suivi quotidien, et non en fin<br />

de mission, des heures passées.<br />

Du point de vue de l'auditeur le problème essentiel se ramène à une alternative :<br />

doit-il ou non déclarer la totalité du temps qu’il a travaillé En effet, seul le premier<br />

comportement − à savoir le fait de ne pas charger l’intégralité du temps qu’il a travaillé −<br />

lui fait mettre en jeu son temps personnel. Les trois autres comportements ne sont que des<br />

manipulations du système budgétaire du cabinet qui n’ont pas de conséquences sur son<br />

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