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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre III – Cadre conceptuel de la recherche – Section 1<br />

1.2 Définition du contrat psychologique<br />

Argyris (1960) a le premier utilisé le terme de « psychological work contract » pour<br />

décrire la relation entre ouvriers et contremaîtres dans une usine. Il a montré que cette<br />

relation reposait sur l’échange réciproque d’une production élevée par les ouvriers contre le<br />

respect d’engagements informels par les contremaîtres (tranquillité, régularité du salaire,<br />

sécurité de l’emploi). La première <strong>définition</strong> en tant que telle du concept est proposée par<br />

Levinson et al. (1962) pour qui le contrat psychologique est « la somme des attentes<br />

réciproques (mutual expectations) entre l’organisation et le salarié ». Le concept est<br />

utilisé pour décrire l’ensemble des attentes implicites entre les deux parties, même si<br />

certaines attentes sont plus explicites (le salaire) que d’autres (les promotions à long<br />

terme). La <strong>définition</strong> de Kotter (1973) s’inscrit également dans cette perspective. Pour cet<br />

auteur, le contrat psychologique est un « contrat implicite entre un individu et son<br />

organisation qui spécifie ce que chacun s’attend à donner et à recevoir de l’autre au cours<br />

de la relation ».<br />

Ces approches anciennes considèrent donc que le contrat psychologique est une<br />

description de la relation d’échange entre deux parties : l’employeur et le salarié. Elles<br />

cherchent à prendre en compte les attentes et les obligations de chaque partie et à<br />

déterminer s’il y a accord ou désaccord sur les termes de la relation. Elles posent<br />

néanmoins un problème conceptuel majeur puisque l’on compare deux entités de nature<br />

différente : d’une part un individu et d’autre part une organisation. Or, une organisation<br />

n’est pas univoque, mais est constituée de l’agrégation d’acteurs multiples aux attentes<br />

diverses. La perception et la gestion d’un contrat par cette entité abstraite qu’est<br />

l’organisation apparaît donc difficilement opérationalisable (Anderson & Schalk 1998).<br />

C’est pourquoi Rousseau (1989) a proposé une nouvelle <strong>définition</strong> du contrat<br />

psychologique : il s’agit des « croyances d’un individu concernant les termes et les<br />

conditions de l’accord d’échange réciproque entre lui-même et une autre partie » (c’est-àdire<br />

l’employeur dans un contexte de travail). Dans cette <strong>définition</strong> – sur laquelle reposent<br />

les approches ultérieures du concept – l’angle d’approche n’est plus l’étude d’une relation<br />

bilatérale entre deux parties de nature différente (l’individu et l’organisation), mais on<br />

s’intéresse uniquement à ce qui se passe au niveau de l’individu. D’autre part, la <strong>définition</strong><br />

met l’accent sur les perceptions (croyances) de l’individu et non sur la réalité : ce qui est<br />

important, c’est ce que le salarié perçoit de la réalité et non pas ce qui est réellement. Cet<br />

aspect concerne aussi bien le contenu de la promesse et du paiement que l’acceptation. Il<br />

permet de lever le problème de niveau lié à la nature différente des parties 45 .<br />

45 Le recentrage sur l’individu permet une mise en œuvre plus facile du concept, mais n’est pas sans critiques.<br />

Selon Guest (1998), une partie de la richesse d’une approche en termes contractuels est perdue par ce<br />

déplacement. Nous pensons cependant que, même réduite, l’approche reste intéressante (cf. §3.1)<br />

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