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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 2<br />

2.1 La confiance : une nécessité face à la diminution de la revue<br />

En tant que responsable de la mission sur le terrain, chargé de la supervision de<br />

l’équipe d’audit, le senior commence à avoir une plus grande marge de manœuvre. Après<br />

un passage peut-être plus difficile en tant qu’assistant confiné à une fonction d’exécution, il<br />

a atteint un niveau de compétences et une position dans la mission d’audit qui lui<br />

permettent de travailler de manière plus autonome. C’est une nouvelle perspective sur le<br />

métier d’auditeur qui émerge à cette occasion.<br />

"A partir du moment où on atteint le grade de senior, on a moins de preuves à faire. On<br />

gère son équipe et pour peu qu’on travaille avec un manager qui nous fait confiance, avec<br />

qui on s’entend bien, moi je trouve qu’on est relativement autonome" (auditrice).<br />

Certes, cette autonomie est accordée avec plus ou moins de latitude par les<br />

supérieurs hiérarchiques, en fonction de leurs propres caractéristiques de supervision.<br />

Cependant, lorsqu’un senior bénéficie de la confiance des managers qui le font travailler, il<br />

peut jouir d’une liberté considérable, tout particulièrement dans le contexte actuel. En effet,<br />

les contraintes budgétaires se traduisent souvent par une présence moins importante des<br />

managers pour contrôler le travail effectué.<br />

"Il y a un truc qui a beaucoup changé, et dont il faut tenir compte, c’est qu’il y a un<br />

moment les papiers de travail étaient revus par un manager. Maintenant, c’est vraiment de<br />

la revue par exception. Je pense qu’ils ont compris qu’il y avait des trucs que personne ne<br />

reverrait, que personne ne viendrait les embêter. C’est vraiment à eux de le prendre en<br />

charge" (manager).<br />

"Je pense que la période où on a trois-quatre ans d’expérience est assez dangereuse à ce<br />

niveau-là dans la mesure où on fait l’objet de moins en moins de revues. On revoit les<br />

dossiers de nos collaborateurs. Par contre, il est de plus en plus rare que les associés, les<br />

managers viennent jeter un coup d’œil... La relation de confiance se fait de plus en plus<br />

importante et le contrôle formel du dossier de plus en plus faible. Moi, la dernière année<br />

où j’étais chez [cabinet], je n’ai quasiment jamais été revu. Donc j’ai ouvert des dossiers<br />

sous le nez de mon associé – qui souvent traînait un peu la patte – pour regarder ensemble<br />

un point que je jugeais délicat etc., mais je ne faisais plus l’objet d’une revue. Mais là,<br />

c’est franchement un problème de non-respect de la norme du cabinet. Si la norme du<br />

cabinet fonctionnait correctement, ça fonctionnerait normalement" (ancien auditeur).<br />

Les normes du cabinet – qui sont une émanation des normes professionnelles, mais<br />

il est intéressant de noter que ce n’est pas à elles que notre interlocuteur se réfère –<br />

prévoient la revue systématique de tout travail effectué par un supérieur hiérarchique.<br />

Aujourd’hui, force est de constater que la pratique dans les cabinets s’éloigne largement de<br />

cet idéal. Une telle situation entraîne l’unanimité chez nos interlocuteurs pour reconnaître<br />

le rôle fondamental de la confiance dans le mode de fonctionnement actuel des cabinets.<br />

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