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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre III – Cadre conceptuel de la recherche – Section 3<br />

recrutement, la signature du contrat de travail et le fait de venir le premier jour – provoque<br />

son engagement dans son contrat psychologique. Cet engagement entraîne dans un<br />

deuxième temps une auto-assimilation de chaque auditeur à sa performance de rôle.<br />

2.2 Rationalisation, internalisation et confiance<br />

Selon Beauvois & Joule (1981), l’engagement des individus dans leur<br />

comportement a des conséquences sur leurs comportements et sur leur idéologie. Ces<br />

conséquences trouvent leur origine dans le besoin de cohérence de chaque individu entre<br />

ses croyances et ses actes. Cette idée a été exprimée à l’origine par Festinger (1957) dans le<br />

cadre de sa théorie sur la dissonance cognitive, c’est-à-dire d’une situation où cette<br />

cohérence n’est plus assurée et doit être restaurée. Cet auteur envisage deux rapports<br />

possibles entre la sphère de la cognition et les conduites. Le premier rapport arrive à la<br />

cohérence par l’ajustement des comportements aux idées : [idéologie comportement] =<br />

cohérence. Le deuxième rapport est l’inverse du précédent : circonstances [conduite <br />

idéologie] = cohérence. Dans ce deuxième rapport, les circonstances peuvent amener un<br />

individu à réaliser une conduite qui n’est pas conforme à son idéologie, ce qui entraîne une<br />

incohérence entre ses idées et ses actions. Pour diminuer le sentiment d’incohérence ou de<br />

dissonance – dont on fait l’hypothèse qu’il est difficilement supportable – l’idéologie de<br />

l’acteur sera modifiée dans le sens d’une cohérence ou d’une moindre incohérence entre les<br />

attitudes et le comportement qui lui est « soustrait » par son environnement. Dans cette<br />

vision, l’être humain n’apparaît plus comme celui qui détermine ses comportements à<br />

partir de son idéologie, mais il n’est plus que celui qui « rationalise » ce que les<br />

circonstances lui ont imposé comme comportements.<br />

La coexistence, au sein d’un même individu, de ces deux formes de relations entre<br />

la sphère des cognitions et la sphère des comportements est d’ailleurs tout à fait possible,<br />

mais elles vont recouvrir des aspects différents de l’existence de l’individu. Si l’on peut<br />

admettre que le choix d’une destination de vacances est une décision libre et rationnelle de<br />

l’individu, la situation dans un contexte organisationnel est différente en raison de<br />

l’existence des relations de pouvoir. Le pouvoir peut amener les salariés à des conduites<br />

« problématiques » par rapport à leur idéologie, ce qui génère de la dissonance La<br />

rationalisation a alors pour résultat, en modifiant son idéologie, de redonner à l’individu la<br />

cohérence que la soumission à des comportements à pu lui faire perdre. Beauvois & Joule<br />

(1981) avancent ainsi qu’« on peut considérer le processus de rationalisation de la<br />

réalisation d’une conduite (ou de la répression d’une conduite) comme la conséquence<br />

d’une autre conduite (conduite de commandement) émise dans un cadre institutionnel par<br />

un agent d’autorité auquel le sujet est subordonné ». Un aspect essentiel de la reproduction<br />

des modes de fonctionnement des organisations – la transmission des valeurs par la<br />

rationalisation – trouve donc son origine dans l’exercice quotidien du pouvoir prescriptif.<br />

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