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ACTIVITÉS DE PÂTURAGE, PAYSAGES ET BIODIVERSITÉ25Au cours du processus de désorganisation lepaysage change de grain et passe progressivementd’un gros grain à un grain fin. En terme de biodiversité,si on se place au niveau d’un terroir, celaveut dire que la biodiversité augmente localement.A une végétation relativement homogène en raisonde pratiques de gestion homogènes, succède unemosaïque de faciès végétaux correspondant à ladiversification des pratiques de gestion. Le cortèged’espèces animales et végétales associées à cesfaciès se diversifie. Les travaux issus de l’écologiedu paysage montrent toutefois que dans ce type desituation, l’augmentation du nombre d’espèces sefait en faveur des espèces les plus banales, cellesqui peuvent se contenter d’un habitat fragmenté depetite taille (Forman, 1995). Si on se place au niveaudu paysage, le changement de grain observéaboutit à une banalisation du paysage et à uneperte de biodiversité comme le montre la figure 3sur l’exemple de la convergence de la végétationdes différents terroirs d’une vallée pyrénéenne(intensification des vallées et homogénéisation dureste du territoire). Ce type d’évolution, décritpour les Pyrénées, est en fait très généralementrépandu dans les zones de déprise agricole. Il estpar exemple considéré comme un problème environnementalmajeur commun aux zones de montagneeuropéennes.Dans de nombreuses régions, l’évolution passéede l’agriculture fait peser aujourd’hui des risquessur la qualité écologique et esthétique de paysagesà haute valeur patrimoniale et récréative, que seulun soutien solide aux activités de pâturage apparaîtà même de juguler. Toutefois les considérationsque nous venons de développer mettent en exerguela nécessité de bien raisonner l’organisation dupâturage à des niveaux d’organisation élevés(un territoire, l’ensemble des agriculteurs quil’utilisent) qui dépassent et de loin les compétencesclassiques de l’agronomie et de la zootechnie.Dans la vallée de la Seine, la même dynamiquede changement de l’organisation des paysagess’est produite. La diversité des modes d’occupationdu sol devient plus grande au sein des anciensterroirs qu’entre ces mêmes terroirs (Poudevigneet al., 1997). Au sein de ces anciens terroirs existentdes espèces à haute valeur patrimoniales (plusieursespèces d’orchidées) ayant une faible amplituded’habitat, c’est à dire correspondant un typeparticulier de combinaison entre pratiques de pâturageet milieu. Or, les anciens terroirs constituentles unités fonctionnelles de ces populations là oùs’effectuent les transits, la dispersion, le stockagedes espèces (Alard et Poudevigne, 1997). Le rôlejusque là prépondérant des pratiques agricoles estpeu à peu remplacé par les facteurs paysagersFigure 3. Diversité floristique et organisation de la végétation des parcelles de trois unités de paysage d’un vallée pyrénéenne(Ercé, Ariège)Les parcelles sont comparées sur la base de leur composition botanique en utilisant le modèle mis au point par Balent (1991, 1994). Lesparcelles de vallée sont écologiquement homogènes (diversité intra faible) et fertiles. Les paysages de versants et des quartiers de grangese superposent. Au niveau de la parcelle, ces deux unités sont très diversifiées et la diversité intra élevée traduit des modes d’utilisationen mutation. A Ercé, il existe aujourd’hui un terroir homogène sur lequel se développe un élevage intensif, les fonds de vallées. Le restedu territoire est plus ou moins abandonné ce qui produit une mosaïque de parcelles hétérogènes en évolution rapide.

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