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ACTIVITÉS DE PÂTURAGE, PAYSAGES ET BIODIVERSITÉ27Les résultats présentés sur la figure 4 concernentle gradient de pâturage. Nos données confirmentl’effet dépressif du pâturage sur la richesse spécifiquequi passe d’une cinquantaine à une vingtained’espèces quand le prélèvement par les animauxpasse de 0.5 à 5 tonnes de MS/ha/an. Parallèlementla diversité intra relevé est peu affectée par l’augmentationde la pression de pâturage sauf pour lesvaleurs les plus fortes, où la création de micro perturbationsdans le tapis végétal permet à des espècesenvahissantes de s’installer. Ces résultats montrentque suivant la façon dont on rend comptede la biodiversité les conclusions sont différentes.Avec une évaluation structurelle (richesse spécifique),le pâturage affecte fortement la biodiversité; avec une vision fonctionnelle (diversité intra– organisation) le pâturage a peu d’effets sauf pourles très fortes intensités, pour lesquelles il perturbel’organisation de la végétation.et les Hauts de l’Ouest (Blanfort, 1996). Dans lesdeux sites la dynamique de végétation est expriméele long d’un gradient d’intensification depuisles végétations naturelles jusqu’aux prairies lesplus intensives (figure 5).Dans la Plaine des Cafres, les prairies issues desanciens parcours extensifs sont dominées par laflouve (Anthoxanthum odoratum). On y observe4.2. Réversibilité de la dynamique de végétationengendrée par le pâturageUn autre problème important concerne la réversibilitédes dynamiques de végétation engendréespar le pâturage. Quand on se situe dans une dynamiqued’extensification ou de déprise le problèmeest de contrôler l’envahissement des pâturages pardes espèces ligneuses. Quand des pratiques inadaptéesne permettent pas d’ajuster l’adéquation leprélèvement à l’herbe offerte, l’accumulationd’herbe peut conduire à une dégradation de la floreprairiale et favoriser là aussi l’installation d’espècesenvahissantes alors que le potentiel productifde la parcelle est élevé. Sur ce dernier point l’utilisationde la végétation tropicale par le pâturageest très démonstrative.Dans les zones d’altitude de l’île de la Réunion,la surface des espaces pastoraux augmente chaqueannée. Les systèmes herbagers y constituent unélément marquant de l’espace rural. Dans ceszones d’altitude la diversité biologique de la végétationet sa valeur patrimoniale sont remarquables(fort taux d’endémisme) ; les paysages très diversifiéset attractifs pour un tourisme vert en pleinessor. Dans ces mêmes paysages et tout particulièrementdans les pâturages, deux espèces ligneusesintroduites connaissent un développement important,il s’agit de l’Ajonc (Ulex europaeus) et d’unAcacia d’origine australienne (Acacia mearnsii).La reconstitution synchronique des relations entredynamique de végétation et pratiques de pâturagea permis de modéliser les trajectoires de la végétationsur des pas de temps longs dans deux ensemblesécologiquement distincts, la Plaine des CafresFigure 5. Trajectoires d’évolution de la végétation desformations pâturées dans deux zones écologiques de l’Ilede la Réunion, la Plaine des Cafres et les Hauts del’Ouest.Les deux plans factoriels regroupent chacun plus de 100 relevésbotaniques traités par Analyse des Correspondances. Les ellipses(intervalle de confiance 0.75 à 0.9) entourent les types de végétationissus d’une Classification Ascendante Hiérarchique sur lesfacteurs d’Analyse des Correspondances. Les trajectoires sontajustées à l’œil. Celles en pointillé représentent des modes de transitionentre végétation traditionnels (avant l’intensification) ; celleen gris représentent des trajectoires plus ou moins réversibles entrevégétation prairiale et naturelle suite à une intensification fourragère; celles en noir représentent les trajectoires irréversiblessuite à l’envahissement des prairies par Ulex europaeus ou Acaciamearnsii suivant la zone écologique.