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CHAINES PRONOMINALES DANS L'ILIADE. Ordre préférentiel ...

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Chaînes pronominales dans l'Iliade :<br />

Introduction<br />

enclitique. Chacune des deux classes offre de même des éléments atones ou<br />

toniques, qui peuvent ou non être accentués (e.g. nu et skr. nú, comme le pronom<br />

personnel de deuxième personne se et s◊), sans que la tonicité soit liée à leur<br />

accentuation. C'est, de plus, par cette accentuation, tonicité ou atonie qu'est<br />

déduite pour une part la place des particules dans les langues qui notent l'accent,<br />

c'est-à-dire le védique et le grec (§§ 5 et 8).<br />

La seconde caractéristique commune aux particules et aux pronoms est leur<br />

morphologie radicale. Bien que les particules s'opposent aux deux autres parties<br />

du discours - au verbe qui se conjugue, et aux mots qui se fléchissent, entre<br />

autres les pronoms fléchis et à fonction casuelle, anaphoriques, démonstratifs,<br />

personnels, indéfinis, et relatifs -, et qu'elles soient invariables et sans fonction<br />

casuelle, l'ensemble des particules et des formes fléchies pronominales forment<br />

la classe de signes morphologique que l'on appelle pronoms. L'opposition de ces<br />

morphèmes aux noms et verbes est double : elle est fondée en premier lieu sur<br />

leur structure radicale propre de forme C(V) (le thème est avocalique, ou bien<br />

muni d’une voyelle quelconque : *t, *te, *ta, *ti, *to, *tu 2 ) ; d'autre part, sur leur<br />

morphologie agglutinante (on a *s-bhe ou *bh-se, ou *se sans *bhe, ou *bhe sans<br />

*se) 3 , qui fait que les thèmes pronominaux peuvent s'agglutiner dans des formes,<br />

ou s'enchaîner, en une séquence pronominale, dans la première partie de la phrase<br />

(§ 3). En conséquence de l'émergence de la flexion pronominale, il s'est produit<br />

un passage du statut de particule à pronom fléchi, tout d'abord de forme unique,<br />

recevant en second lieu une fonction casuelle 4 . En description synchronique, on<br />

peut aisément distinguer les deux catégories de pronoms, mais en fait leurs<br />

différences sont moins nettes lorsque l'on remonte à la préhistoire linguistique de<br />

ces morphèmes (cf. les pronoms de paradigme minimal, par exemple, en regard<br />

de la particule lat. enim, le pronom anaphorique min 5 , qui fonctionne sans<br />

distinction de genre ni de nombre pour tous les cas non-sujet).<br />

2<br />

Les exemples donnés par F. Bader, 1982 : 89, sont myc. (o-)te, lat. (i-)ta, louv. -ti, lat.<br />

to-(t), véd. tú.<br />

3<br />

F. Bader, 1982 : 91, illustre ces agglutinations par sfi, sibiä ; dor. ye ; hitt. -si ; lac. fi-n à<br />

côté de sfi-n. Autre exemple sur le thème *n, 1983 a : 5.<br />

4<br />

F. Bader, 1991 b : 28.<br />

5<br />

Cf. B. Delbrück, 1893 : 467-473 ; E. Benveniste, 1933 : 121-130 ; F. Bader, 1979 b : 137-<br />

138 ; 1991 b : 28-29 ; A. Lillo, 1992 : 81-84.<br />

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