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CHAINES PRONOMINALES DANS L'ILIADE. Ordre préférentiel ...

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Chaînes pronominales dans l'Iliade :<br />

Chap. III.2, Secteur initial articulaire, nu, §§ 24-26<br />

En ce même contexte, le grec a nu nu ke(n) ke(n), ke(n) rapproché formellement de hitt. nu-<br />

(...)kan et skr. nú kam 280 . Néanmoins, cette séquence n’est attestée en grec<br />

qu’en système conditionnel, et non ailleurs, contrairement au hittite, et au<br />

sanskrit où elle fonctionne dans une phrase complexe à subordonnée relative<br />

dans l’exemple suivant :<br />

VísÖnÖor nú kamÖ Ö ÖÖ viä ríaänÖi prá vocamÖ yáhÖ Ö ÖÖ paáôrthivaäni vimamé rájaämÖsi, yó<br />

áskabhaäyad úttaramÖ sadhásthamÖ<br />

"I will now proclaim the heroic powers of VisÖnÖu who has measured out the<br />

terrestrial regions, who established the upper gathering-place" 281 .<br />

Alors qu’en hittite nu est articulaire, -nun peut fonctionner dans le même<br />

contexte, mais est nettement marqué du point de vue du temps de l’énonciation :<br />

HG § 9 = A I 13-15 takku ... kinun=a ...<br />

"If (anyone injures the head of a man, hitherto one used to pay six shekels of<br />

silver). Now, instead, (the king has abolished the share of the palace)".<br />

Alors que là nu était tonique et anaphorique, got. nu est enclitique et<br />

cataphorique :<br />

Jn 13, 32 jabai nu guÏ hauhiÏs ist in imma, jah guÏ hauheiÏ ina<br />

"Si donc Dieu est magnifié en lui, alors Dieu le magnifie" 282 .<br />

De plus, en hittite, nu peut figurer à la fois dans la subordonnée et dans la<br />

principale :<br />

280<br />

B. Delbrück, 1871 : 86-88 ; 1897 : 498 ; K. Brugmann, 1916 : 1000 ; J. Wackernagel,<br />

1930 : 3, 568 ; E. Schwyzer - A. Debrunner, 1959 : 568 ; 571 ; F. Bader, 1981 b : 71, note 5,<br />

complète le dossier par les formes ombriennes E-NU-K, INE-NEK "tum", nées de<br />

"l'agglutination de thèmes pronominaux qui se retrouvent, dans la phrase, avec d'autres<br />

fonctions" ; 1988 : 50-51 ; aperçu complet de la question chez J. Puhvel, 1997 : 39 - 41, qui<br />

intègre aussi got. hina "hunc". C. Watkins, 1997 : 619, remet en cause cette équation :<br />

"Since the meaning or force of Hitt. =kan remains itself controversial ..., the equation is<br />

somewhat dubious, despite being widely accepted". De plus, tandis que nu n'est combiné<br />

qu'avec ke(n), la chaîne contenant hitt. nu peut contenir les deux particules modales kan et<br />

an (pour cette dernière, cf. nu-sse-an ... anda dai, Laws I 78), tout comme en grec nàn. Mais<br />

hitt. -nun n'est attesté qu’avec kan : StBoT 24, III 78-9 kinun-as-mu-kan sulliyat kuit "Now,<br />

since he has striven against me".<br />

281<br />

A. A. Macdonell, 1917 : 31.<br />

282<br />

Exemple emprunté à A. Rousseau, 1997. En grec, la répétition du ligateur tonique ka∂<br />

dans la principale lie fortement les deux segments de la principale, peut-être en articulant en<br />

même temps celle-ci à la subordonnée :<br />

E≥ E≥ ÐÐ<br />

Ð QeÕj œdox£sqh œn aÙtù, kaπ kaπ Ð Ð QeÕj dox£sei aÙtÕn œn Œautù, kaπ kaπ eÙqÝj<br />

dox£sei aÙtÒn.<br />

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