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CHAINES PRONOMINALES DANS L'ILIADE. Ordre préférentiel ...

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Chaînes pronominales dans l'Iliade :<br />

Chap. III, Secteur initial articulaire, aÙt£r, ¢t£r, §§ 17-19<br />

toutes deux pouvant être variantes l’une de l’autre, en plus de g£r (dans 9<br />

exemples sur 14). Trois arguments, fonctionnel, combinatoire et comparatif,<br />

fondent l'existence de tar. Un premier réside dans l’aporie de l’emploi de te<br />

dans cette combinaison, qui ne se range sous la rubrique ni de te digressif-<br />

permanent, ni de te copulatif 235 . Un second montre qu’il n’y a aucun exemple<br />

dans toute l’Iliade de pronom du thème *k w i-, interrogatif ou indéfini, combiné<br />

avec ¥r'(a). Un troisième nous est donné par la comparaison : la combinaison t∂j<br />

tar se retrouve en louvite, ku-iš-tar 236 , et en sankrit kimæ tárhi (à l’initiale de<br />

question, comme le grec) 237 , ainsi que la combinaison de la particule avec un<br />

verbe, en grec à l’aoriste en position initiale et elle-même suivie de ⁄peita (G<br />

398 q£mbhs◊n t' ¥r' (tar tar tar) tar ⁄peita ⁄peita ⁄peita ; L 254 `R∂ghs◊n t' ¥r' (tar tar tar) tar ⁄peita ⁄peita ⁄peita ; O 397<br />

õmwx◊n t' ¥r' (tar tar tar) tar ⁄peita ⁄peita ; S 37 kèkus◊n t' ¥r' (tar tar tar) tar ⁄peita ⁄peita), ⁄peita en louvite à<br />

l’impératif en position initiale de phrase (mammanna-tar "Considère<br />

favorablement !" 238 ). On proposera donc de lire tar (+ verbe) là où la tradition<br />

donne t' ¥r' avec deux élisions, ce qui implique l’existence de ¥r non élidé à<br />

côté de ¥ra. En effet, tar a pu être remplacée par la vulgate en t' ¥r', lorsqu’elle<br />

n’a plus été comprise : dans les premiers chants de l’Iliade, les manuscrits<br />

présentent en général tar, avec variantes mineures g£r et t' ¥r', tandis que les<br />

derniers chants offrent généralement g£r ou t' ¥r', avec tar en variante<br />

mineure ; au fur et à mesure que tar est tombée en déshérence, on a pu la<br />

remplacer par g¦r, bien qu’elle n’ait pas la même fonction (causalité), mais bien<br />

235 C. J. Ruijgh, 1971 : 804<br />

236 Voir E. Laroche, 1959 : 92 ; J. T. Katz, 1996 ; pour J. S. Klein, 1985 a : 114 (dont l’avis<br />

diffère maintenant), t∂j/pîj tar est la continuation de l’i.e. *k w é/ó/í- + *k w e conjonctif (cf.<br />

RV [yá- (...)] ká/í/ú -ca : (ya-) ka- ca, quisque, hitt. kuiski), "with a weakly continuative<br />

sense in fixed position at the beginning of an adress, preceded optionally by a vocative ".<br />

Mais ce serait le seul exemple de te à l’ouverture de discours. De plus, peut-on dire que te<br />

est ici ligateur (même au début d’un chant, cf. A 8) ? Il paraît également difficile de<br />

comparer les chaînes g£r t∂j te, m◊n t∂j te, où la fonction de te est différente : valeur<br />

indéfinie/généralisante.<br />

237 G. Cardona, 1998 : 63-74, consacre un article entier à kimö tarhi, qui se trouve à l’initiale<br />

d’une question ("question marker"), et signifie "how then ? what then ?", avec une nuance<br />

adversative (cf. kimö tu "but what ?", et les rares phrases en parataxe où la séquence est en<br />

emploi adversatif, "mais"), et étudie aussi kas tarhi "who then ?", ke tarhi "which then ?",<br />

kathamö tarhi "how then ?", kau tarhi "what then ?", pour lesquels l’antécédent est dans la<br />

phrase précédente (par exemple, kas tarhi : esÖahÖ "this (sound)").<br />

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