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CHAINES PRONOMINALES DANS L'ILIADE. Ordre préférentiel ...

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Chaînes pronominales dans l'Iliade :<br />

Chap. II, <strong>Ordre</strong> fixe et variations, §§ 10-12<br />

Les semi-enclitiques (ou "Quasi-Enklitika", d◊, g£r, m◊n, aâ, ¥n, ¥ra, etc. 106 )<br />

sont des particules qui ont un accent, mais une position enclitique. La présence<br />

après le premier mot tonique de particules semi-enclitiques et toniques est le<br />

reflet de la tendance en grec à l'élimination des formes enclitiques, fréquentes en<br />

indo-européen, et réduites dans cette langue à un tout petit nombre (cf. note 56).<br />

Alors que certaines langues montrent l'évolution des enclitiques qui reçoivent un<br />

accent (cf. par exemple, kam dans le RØg-Veda, kám dans les textes postérieurs),<br />

le grec n'atteste qu’indirectement l’élimination des enclitiques, par leur position<br />

dans le segment originellement enclitique.<br />

Chaque segment prosodique pouvait ainsi être délimité au plan syntagmatique, et<br />

être caractérisé par une courbe mélodique 107 . Cette segmentation aurait permis<br />

de rythmer la phrase en l’articulant en unités de souffle et en unités de sens.<br />

L’importance d’une délimitation des segments phrastiques est associée ici à la<br />

forme orale de poésie qu’est l’Iliade. Mais en tant que langue morte et écrite, une<br />

telle proposition ne sera pas confirmée. Néanmoins, si cette courbe intonative<br />

existait, il serait tentant de supposer que l'accent initial a pu être démarcatif 108 ,<br />

tandis que la voix tombait à la fin de la phrase, puis remontait à l'initiale de la<br />

phrase suivante. Il est possible aussi que certaines particules, placées au centre de<br />

chaînes assez longues, aient pu servir, après une portion initiale tonique, puis<br />

atone, de support tonique aux particules atones qui viennent après, afin de<br />

106 J. Wackernagel, 1892 : 371 ; 397 ; cf. § 3. On est hélas tributaire de l'accentuation<br />

alexandrine. Le problème de l’atonie et de l’accentuation est comparable en védique, où<br />

certaines particules, accentuées, ont la même place que les enclitiques, cf. A. Meillet, § 3.<br />

107 W. S. Allen, 1973 : 116, décrit l’accentuation grecque comme mélodique et musicale ; M.<br />

Janse, 1991 : XIV-XV et 1993 b : 84, a complété cette vue : "La phrase en grec ancien est<br />

délimitée par une courbe mélodique, et segmentée. La raison d’être de la segmentation est<br />

d’articuler le contenu sémantique de la phrase en localisant les points principaux dans le<br />

développement du topique du discours". Cf. aussi pour le rapport entre segmentation et<br />

prosodie, M. Janse, 1993 a : 19-22.<br />

108 P. Monteil, 1963 : 2-3, a commenté le "rôle authentiquement grammatical" de<br />

l’intonation. F. Bader, 1995 : 173-178, a décrit plus précisément la fonction double de<br />

l’accent dans la phrase indo-européenne : "c’est d’une part une marque de dépendance<br />

syntaxique, dont sont dépourvues les formes des paradigmes qui n’ont pas cette fonction<br />

dans la phrase, verbe principal en général (ce qu’est toujours un impératif) et vocatif ;<br />

d’autre part, l'accent a une fonction démarcative, puisque le premier mot de la phrase est<br />

toujours tonique, à quelque classe qu’il appartienne, et que la fin de la phrase accueille<br />

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