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Jonathan Strange & Mr Norrell

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sous un casque orné d’ailes de corbeau. Sous l’arc exactement se<br />

profilait une haute silhouette.<br />

Arabella hésitait.<br />

— Vous ne vous éloignerez pas ? dit-elle au Dr Greysteel.<br />

— Frank et moi serons là, l’assura le bon docteur. Nous ne<br />

bougerons pas de cet endroit. Vous n’aurez qu’à nous appeler.<br />

Elle continua seule son chemin. Le personnage sous la voûte<br />

lisait. À son approche, il leva les yeux avec la bonne vieille<br />

expression de celui qui ne se rappelait plus où il était ni ce qu’il<br />

avait à voir avec le monde extérieur.<br />

— Vous n’avez pas déclenché de tempête cette fois, déclara-telle.<br />

— Ah ! vous en avez entendu parler, n’est-ce pas ? – <strong>Strange</strong><br />

émit un petit rire un tantinet gêné. – C’était un peu excessif,<br />

peut-être. En tout cas, pas du meilleur goût. J’ai passé trop de<br />

temps dans la société de Byron quand j’étais à Venise, je crois.<br />

Son style a déteint sur moi.<br />

Ils firent quelques pas ensemble ; à chaque instant, de<br />

nouveaux groupes d’étoiles apparaissaient au-dessus d’eux.<br />

— Vous avez bonne mine, Arabella, reprit-il. J’ai craint…<br />

Qu’ai-je craint ? Oh ! mille choses différentes. J’ai craint que<br />

vous ne vouliez plus me parler. Mais vous êtes là. Je suis très<br />

heureux de vous revoir.<br />

— Et maintenant vos mille craintes peuvent être enterrées,<br />

repartit-elle. Du moins, en ce qui me concerne. Avez-vous<br />

trouvé un moyen de dissiper les Ténèbres ?<br />

— Non, pas encore. Bien que, à ne point mentir, nous ayons<br />

été si occupés ces derniers temps – quelques nouvelles<br />

conjectures sur les naïades… – que nous n’avons guère eu le<br />

temps de nous atteler sérieusement au problème. Il y a une ou<br />

deux choses prometteuses dans Le Portier d’Apollon. Nous<br />

sommes optimistes.<br />

— Vous m’en voyez contente. Je suis malheureuse quand je<br />

pense que vous souffrez.<br />

— Ne soyez pas malheureuse, de grâce. Toute autre<br />

considération mise à part, je ne souffre point. Un peu au début,<br />

peut-être, mais plus maintenant. Et puis <strong>Norrell</strong> et moi sommes<br />

presque les premiers magiciens anglais à travailler sous<br />

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