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Jonathan Strange & Mr Norrell

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— Est-ce bien Starecross-hall ? demanda Stephen.<br />

— Oui, monsieur, répondit le domestique courageux.<br />

— Je suis ici pour affaires au nom de Sir Walter Pole. Allez<br />

me chercher votre maître.<br />

Le bonhomme s’en fut au pas de course. L’instant d’après, la<br />

porte d’entrée s’ouvrait ; un individu brun et maigre apparut.<br />

— Vous êtes le gardien de l’asile d’aliénés ? s’enquit Stephen.<br />

Vous êtes John Segundus ?<br />

— Certainement ! s’écria John Segundus. Soyez le bienvenu !<br />

Stephen mit pied à terre et jeta la bride de sa monture au<br />

serviteur.<br />

— J’ai eu un mal de tous les diables à vous trouver ! Nous<br />

roulons dans cette lande diabolique depuis une heure. Pouvezvous<br />

dépêcher un homme pour amener la voiture de Madame<br />

jusqu’ici ? Ils ont pris la route à gauche de celle-ci, au<br />

croisement, deux milles plus haut.<br />

— Bien sûr, tout de suite, l’assura <strong>Mr</strong> Segundus. Je suis<br />

désolé que vous ayez rencontré des difficultés. L’asile, comme<br />

vous voyez, est extrêmement reculé. C’est là une des raisons<br />

pour lesquelles ce lieu sied à Sir Walter. Madame va bien,<br />

j’espère ?<br />

— Madame est très fatiguée par le voyage.<br />

— Tout est prêt pour l’accueillir. Au moins… – <strong>Mr</strong> Segundus<br />

le fit entrer. – Je suis conscient que ce doit être très différent de<br />

ce à quoi elle est habituée…<br />

Un court couloir dallé conduisait à une chambre qui offrait<br />

un contraste plaisant avec le cadre sombre et dépouillé. Tout n’y<br />

était que confort et hospitalité ; elle avait été pourvue de<br />

tableaux, d’un ravissant mobilier, de tapis moelleux et de<br />

lampes à l’éclairage gai. Il y avait aussi des repose-pieds pour les<br />

pieds de Madame si elle se sentait lasse, des paravents pour la<br />

protéger des courants d’air si elle avait froid, et des livres pour<br />

la divertir, eût-elle par hasard envie de lire.<br />

— Cela ne convient-il pas ? s’enquit <strong>Mr</strong> Segundus avec<br />

inquiétude. Je comprends, à votre figure, que non.<br />

Stephen ouvrit la bouche pour déclarer à <strong>Mr</strong> Segundus que<br />

ce qu’il voyait était bien différent. Il voyait, en effet, ce que<br />

Madame verrait à son entrée dans la pièce. Les fauteuils, les<br />

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