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Jonathan Strange & Mr Norrell

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Godbless… Ou, en tout cas, un qui lui est très proche. Si vous<br />

avez sérieusement l’intention de dialoguer avec John Uskglass,<br />

que penseriez-vous si nous jetions maintenant ce sort ? Et si<br />

nous demandions à l’Angleterre de l’accueillir ?<br />

— À quoi cela nous avancerait-il ? s’enquit <strong>Strange</strong>.<br />

— À quoi cela nous avancerait-il ? À rien. Du moins, à rien<br />

directement. Simplement, cela remémorerait à John Uskglass<br />

ses liens avec l’Angleterre. Et puis cela montrerait une forme de<br />

respect de notre part, ce qui est assurément plus conforme à<br />

l’attitude qu’un souverain attend de ses sujets.<br />

<strong>Strange</strong> leva les épaules.<br />

— Bien, acquiesça-t-il. Je n’ai pas d’autre suggestion. Où est<br />

votre exemplaire du Langage des oiseaux ?<br />

Il promena ses regards à la ronde. Tous les livres reposaient<br />

à l’endroit où ils étaient tombés après avoir cessé d’être des<br />

corbeaux.<br />

— Combien avez-vous de livres ? s’enquit-il.<br />

— Quatre ou cinq mille, répondit <strong>Norrell</strong>.<br />

Les magiciens se munirent chacun d’une chandelle et<br />

commencèrent leur quête.<br />

Le gentleman aux cheveux comme du duvet de chardon<br />

suivait à grandes enjambées le chemin clos menant au village de<br />

Starecross. Stephen trébuchait à sa suite, sur la route qui les<br />

conduisait d’un trépassé à l’autre.<br />

L’Angleterre, en effet, ne lui semblait plus qu’horreurs et<br />

misère. Les silhouettes des arbres étaient pareilles à des cris<br />

muets. Un paquet de feuilles mortes pendait à une branche et<br />

crépitait au vent – c’était Vinculus à son aubépine. Une<br />

charogne de lièvre éventrée par un goupil était abandonnée sur<br />

le sentier – c’était Lady Pole qui serait bientôt tuée par le<br />

gentleman.<br />

Mort après mort, horreur après horreur, et il n’y avait rien<br />

que Stephen pût tenter afin de les empêcher.<br />

À Starecross-hall, Lady Pole écrivait furieusement sur le<br />

bonheur-du-jour de son boudoir. Le plateau en était jonché de<br />

feuilles de papier, toutes couvertes de son écriture.<br />

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