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Jonathan Strange & Mr Norrell

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les Espagnols.)<br />

— Certainement pas ! répliqua <strong>Strange</strong>. Je me charge d’el<br />

Bueno Granto !<br />

Saornil et ses hommes descendirent à mi-hauteur de la<br />

colline, où de maigres arbustes formaient un écran qui les<br />

dissimulait de la route. De là, ils ouvrirent le feu. Les Français<br />

furent pris complètement par surprise. Quelques-uns furent<br />

tués, beaucoup d’autres blessés. Il n’y avait pas de rochers et<br />

très peu de buissons – presque rien où se cacher –, seule la<br />

route s’ouvrait devant eux, offrant de bonnes chances<br />

d’échapper à leurs assaillants. Après quelques minutes de<br />

panique et de confusion, les Français rassemblèrent leurs<br />

esprits et leurs blessés, puis s’égaillèrent.<br />

En remontant la colline, les guerrilleros doutaient du succès<br />

de l’opération ; après tout, la silhouette en uniforme écarlate<br />

était toujours parmi les Français au moment où ceux-ci<br />

s’enfuyaient. Ils regagnèrent les arbustes où ils avaient laissé le<br />

magicien et furent étonnés de ne pas le trouver seul. Le major<br />

Grant était en sa compagnie. Fraternellement assis sur un<br />

rocher, les deux hommes se restauraient de poulet froid et de<br />

bordeaux rouge.<br />

— … Brighton est très bien, expliquait le major Grant, mais<br />

Weymouth garde ma préférence.<br />

— Vous me surprenez, rétorquait <strong>Strange</strong>. Je déteste<br />

Weymouth. J’y ai passé une des plus misérables semaines de ma<br />

vie. J’étais terriblement épris d’une jeune fille, Marianne, et elle<br />

m’a rembarré pour un bougre qui avait une plantation en<br />

Jamaïque et un œil de verre.<br />

— Ce n’est pas la faute de Weymouth, protesta le major<br />

Grant. Ah ! capitaine Saornil ! – Et d’agiter un pilon de poulet<br />

en direction du commandant en guise de salut – Buenos dias !<br />

Entre-temps, les officiers et les soldats de l’escorte française<br />

poursuivaient leur route vers la France et, une fois arrivés à<br />

Bayonne, ils remirent leur prisonnier à la garde du directeur de<br />

la police secrète de Bayonne. Le directeur de la police secrète<br />

s’avança pour accueillir ce que, en toute confiance, il croyait être<br />

le major Grant. Il fut quelque peu interloqué quand, après avoir<br />

tendu la main pour serrer celle du major, le bras entier lui resta<br />

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