01.07.2013 Views

Jonathan Strange & Mr Norrell

Jonathan Strange & Mr Norrell

Jonathan Strange & Mr Norrell

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

lassait jamais de ces Menus Plaisirs, et il ne paraissait jamais<br />

douter le moins du monde que Stephen et Lady Pole fussent<br />

également ravis.<br />

Bien que versatile en tout le reste, il demeurait constant dans<br />

deux choses : l’admiration qu’il portait à Lady Pole et sa<br />

tendresse pour Stephen Black. Il continuait à prouver celle-ci en<br />

couvrant Stephen de cadeaux extravagants et en lui envoyant<br />

d’étranges échantillons de bonne fortune. Tantôt ces cadeaux<br />

étaient remis, comme auparavant, à <strong>Mr</strong>s Brandy au nom de<br />

Stephen, tantôt ils lui étaient envoyés directement car, ainsi que<br />

le gentleman le lui répétait gaiement :<br />

— Votre méchant ennemi n’en saura rien ! – Il parlait de Sir<br />

Walter. – Je l’ai très intelligemment aveuglé avec ma magie, et il<br />

ne lui viendra jamais à l’esprit de s’étonner. Tenez ! Vous<br />

pourriez être nommé archevêque de Canterbury demain qu’il<br />

trouverait cela tout naturel ! Tout le monde trouverait cela<br />

naturel. – Une pensée parut le frapper. – Vous plairait-il d’être<br />

archevêque de Canterbury demain, Stephen ?<br />

— Non merci, monsieur.<br />

— En êtes-vous vraiment sûr ? Cela ne pose guère de<br />

problème, et si l’Église présente un certain attrait pour vous…<br />

— Je vous en donne ma promesse, monsieur, elle n’en<br />

présente aucun.<br />

— Votre bon goût comme toujours vous fait honneur. Une<br />

mitre est un accessoire abominablement inconfortable à porter<br />

et, qui plus est, peu seyant !<br />

Notre pauvre Stephen était assailli de miracles. Tous les<br />

deux ou trois jours, il bénéficiait d’un avantage quelconque.<br />

Parfois, la valeur réelle de ses gains était négligeable – peut-être<br />

guère plus de quelques shillings –, néanmoins la manière dont<br />

ils tombaient dans son escarcelle était toujours extraordinaire.<br />

Une fois, par exemple, il reçut la visite de l’intendant d’une<br />

ferme qui affirma avec insistance que, bien des années plus tôt,<br />

il avait rencontré Stephen à un combat de coqs non loin de<br />

Richmond, dans le North Riding du Yorkshire, et que Stephen<br />

avait parié avec lui que le prince de Galles accomplirait un jour<br />

une action qui déshonorerait le pays. Cette action étant<br />

désormais arrivée (l’intendant cita l’abandon de son épouse par<br />

- 321 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!