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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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42 LITTÉRATURE ARABE<br />

cherché, dit-on, à surprendre le Prophète et à le tuer;<br />

cette mort subite fut attribuée à la vengeance céleste.<br />

Le poète pleura longtemps son frère; il a composé sur<br />

lui de tristes élégies où il chante le néant de la vie :<br />

« L'homme n'est qu'une flamme légère : après s'être<br />

élevée en l'air, elle se convertit bientôt en cendres. » Il<br />

prescrivit à ses deux filles, avant de mourir, un deuil<br />

d'un an : « Gardez-vous de vous déchirer le visage ou<br />

de raser votre chevelure ; dites plutôt : Notre père était<br />

un homme qui jamais n'a abandonné son allié, ni trahi<br />

la confiance de son ami. Répétez ces paroles jusqu'à ce<br />

qu'un an soit révolu, puis allez en paix, car celui qui a<br />

pleuré un an entier, a satisfait a son devoir et ne mérite<br />

aucun reproche. »<br />

Mais à HASSAN BEN THABIT était réservée la gloire d'être<br />

le panégyriste <strong>du</strong> Prophète et de chanter ses succès. Il<br />

était né à Médine, avait dans sa jeunesse visité Hira et<br />

Damas, puis il s'attacha à Mahomet comme poète de<br />

cour, chargé de répondre à ceux que les députations des<br />

tribus, qui venaient se soumettre, amenaient avec eux.<br />

A côté des grands modèles <strong>du</strong> paganisme, Hassan est<br />

bien pâle et son style bien simple; mais le sujet qu'il a<br />

traité lui a assuré, chez les musulmans, une renommée<br />

immortelle. KA'B BEN ZOHéïR, le fils de l'auteur de la<br />

Mo'allaqa, avait commencé par se moquer <strong>du</strong> nouveau<br />

prophète; la conversion de la tribu de Mouzéïna, à<br />

laquelle il appartenait, celle même de son frère Boudjéïr<br />

ne firent qu'exciter sa verve railleuse. Cela déplut à<br />

Mahomet, et cela pouvait devenir dangereux, à cause <strong>du</strong><br />

pouvoir de la poésie sur l'esprit des Bédouins; il le condamna<br />

à mort. Il fut difficile au poète d'échapper à l'exécution<br />

de ce terrible jugement; il y parvint néanmoins<br />

habilement. Les louanges qu'il adressa au triomphateur

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