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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LA POÉSIB ANTÉI8LAMIQUE 13<br />

combattant la tribu de Taï : il était âgé et n'avait plus la<br />

vigueur de ses jeunes ans : on dit qu'il tomba de cheval<br />

et ne put se relever à temps. Sa mort fut le signal de la<br />

paix et de la fin de cette grande guerre; malgré le désir<br />

d'Abs de venger son héros et son poète, on racheta, pour<br />

le prix de cent chameaux, le meurtre d'un de ses parents,<br />

et les poètes célébrèrent la fin de la longue lutte. Il a<br />

chanté son amante 'Abla, mais son sujet préféré fut toujours<br />

le bon combat. C'est lui qui a dit : « Nous tournoyions<br />

comme la meule tourne sur son axe, tandis que<br />

nos sabres s'écrasaient sur la tète des combattants. »<br />

TARAFA, dont le nom était 'Amr ben el-'Abd, était<br />

encore un poète de cour; il vivait dans l'entourage <strong>du</strong><br />

roi de Hira 'Amr, fils de Hind. Son oncle Motalammis<br />

s'appelait Djérir, fils d"Abd-el-Masih (ou d"Abd-el-'Ozza<br />

d'après Ibn Qotaïba) ; il fut surnommé Motalammis, « celui<br />

qui cherche avec instance », parce que, dans un vers<br />

célèbre, il avait parlé de la mouche bleue qui furète. Sa<br />

sœur Khirniq était aussi poète. Ingrat et d'esprit léger,<br />

Tarafa s'était moqué de son oncle qui avait dans un vers<br />

employé une expression impropre. « Ta langue te fera<br />

périr, » dit l'oncle. Il ne craignit pas de diriger ses<br />

moqueries contre le roi lui-même, qui inventa, pour se<br />

débarrasser de lui, de l'envoyer en mission en compagnie<br />

de son oncle Motalammis auprès <strong>du</strong> gouverneur de<br />

Bahréin. Son oncle ouvrit la lettre de créance et vit que<br />

le roi ordonnait au gouverneur de le mettre à mort. Pensant<br />

que celle qui était entre les mains de son neveu disait<br />

la même chose, il lui conseilla de l'ouvrir; Tarafa ne<br />

voulut pas rompre le cachet <strong>du</strong> roi. L'oncle eut peur et<br />

s'enfuit en Syrie; Tarafa poursuivit son voyage et fut<br />

enterré vivant à son arrivée dans le Bahréin. Il est curieux<br />

de constater que dans ses vers il s'est <strong>mont</strong>ré plus judi-

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