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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LES ABBASSIDBS 71<br />

Bagdad il fut apprécié des khalifes Haroun et Emin,<br />

malgré ses mauvaises mœurs. Devenu vieux, il renonça<br />

à la débauche et se livra à des pratiques de piété ; ses<br />

moqueries à l'adresse d'un membre de la famille des<br />

Beni-Naubakht le firent maltraiter, ce dont il mourut vers<br />

l'an 810. Abou-Nowàs embrassa les genres les plus<br />

divers de la poésie <strong>arabe</strong> : non seulement il chanta le vin<br />

comme 'Adi ben Zéïd et Wélid ben Yézid, mais encore<br />

il composa, comme ses devanciers, des élégies, des<br />

poésies amoureuses, des satires, des panégyriques, des<br />

facéties, des poèmes de chasse, où il renouvela le style<br />

des anciens et intrépides chasseurs <strong>du</strong> désert, et enfin<br />

des poèmes dévots qui marquent sa dernière transformation.<br />

Sa mémoire était extraordinaire, et, détail non<br />

moins remarquable, il ne possédait aucune bibliothèque;<br />

à sa mort on ne trouva chez lui qu'une couverture de<br />

livre renfermant un cahier de notes de grammaire. Le<br />

khalife l'avait fait mettre en prison ; le poète lui écrivit en<br />

vers : « Si vous tuez Abou-Nowàs, où en trouverez-vous<br />

un autre? » L'esclave Djénân fut la seule femme qu'il<br />

aimât réellement : elle était instruite et spirituelle ; elle<br />

avait une érudition historique et poétique. Elle partit<br />

pour le pèlerinage de la Mecque, et le poète la suivit;<br />

c'est alors qu'il dit ces vers : « Ne voyez-vous pas que<br />

j'ai passé ma vie à sa poursuite, entreprise difficile? Nous<br />

avons fait le pèlerinage en même temps ; ce voyage seul<br />

a pu nous réunir. » Djénân ne l'aimait d'abord pas, mais<br />

la constance de l'amoureux fit fléchir les rigueurs de la<br />

cruelle. Il est le premier qui employa des métaphores<br />

hardies pour décrire les diverses parties <strong>du</strong> corps de<br />

l'amante ; entre autres ce vers est de lui : « Elle soufflette<br />

la rose avec des jujubes, » c'est-à-dire la joue avec le<br />

bout des doigts. Les scènes qui représentent des buveurs

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