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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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14 LITTERATURE ARABE<br />

cieux que dans sa con<strong>du</strong>ite, et qu'il est à peu près le seul<br />

des anciens poètes chez qui l'on trouve quelques réflexions,<br />

quelques maximes ou apophtegmes, tandis que les autres<br />

se laissent emporter par leur nature vive, exubérante,<br />

mais enfantine.<br />

ZOHéIR ben Abi-Solmâ, de la tribu de Mouzîna, est<br />

avec Imrou-ouI-Qaïs et Nâbigha Dhobyâni, l'un des trois<br />

grands poètes des tribus <strong>arabe</strong>s. On ne sait lequel des<br />

trois l'on préfère ; mais l'on est d'accord pour leur donner<br />

la suprématie sur les autres. Il était d'une famille qui<br />

possédait le don de la poésie; son beau-père Aus ben<br />

Hadjar, ses sœurs Solmâ et El-Khansâ, son fils Ka'b le<br />

panégyriste de Mahomet, se firent connaître. II avait le<br />

caractère d'un moraliste ; ses vers se font remarquer par<br />

leur sérieux, leur tendance sentencieuse et didactique. Il<br />

estimait peu les louanges, qui ne rendent pas immortel,<br />

et surtout les louanges mensongères qu'il évitait; il<br />

s'abstenait d'emprunter aux autres poètes des vers pour<br />

les insérer parmi les siens, et d'employer des mots difficilement<br />

intelligibles. Tel est le jugement porté sur lui<br />

par le khalife Omar qui admirait surtout, dans Zohéïr, le<br />

soin qu'il avait pris d'éviter l'emploi d'un langage hoûcht,<br />

c'est-à-dire inintelligible. On prétend — mais ce n'est<br />

probablement qu'une légende, comme il y en a tant à ces<br />

époques lointaines — que le prophète Mahomet rencontra<br />

le poète Zohéïr, alors âgé de cent ans, et demanda à Dieu<br />

de le protéger contre le djinn inspirateur de ses vers.<br />

Guerrier lui-même, il quitta brusquement sa tribu à la<br />

suite d'une injustice qui lui était faite dans le partage<br />

<strong>du</strong> butin, et se retira dans celle de Ghatafàn, où il<br />

séjourna depuis lors. Il chanta la pacification qui mit fin<br />

à la longue guerre de Dâhis.<br />

Harim, son bienfaiteur, avait juré de lui donner à

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