13.07.2013 Views

Littérature arabe - Notes du mont Royal

Littérature arabe - Notes du mont Royal

Littérature arabe - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LES ABBASSIDES 65<br />

à Dja'far, fils <strong>du</strong> khalife Mançour, qui le garda à son service<br />

où il resta jusqu'à sa mort : ce qui d'ailleurs déplaisait<br />

fort à son père le khalife. Ses poésies se distinguent<br />

par l'élégance de l'expression et la profondeur <strong>du</strong> sentiment<br />

: sa description des deux palmiers de Holwân suffit<br />

à le rendre célèbre. D'une indifférence apparente en<br />

matière religieuse, il parait avoir dissimulé des croyances<br />

hérétiques. On l'accusait de n'être pas au fond un vrai<br />

musulman; il se défendait d'être Zindiq (manichéen),<br />

mais on le surprit récitant des vers suspects. On fuyait<br />

sa compagnie, qui était celle d'un débauché. Ses vers<br />

étaient fort libres; il dit un jour à une femme qu'elle<br />

n'était pas moins digne que le khalife El-Mehdi de <strong>mont</strong>er<br />

dans la chaire <strong>du</strong> prédicateur, ce qui fit beaucoup rire<br />

le souverain.<br />

Abou-Dolama.<br />

Comme farceur et fou de cour il faut citer le nègre<br />

abyssin ABOU-DOLAMA Zend ben el-Djaun, qui avait fait<br />

la guerre contre les Oméyyades et était admis aux<br />

séances des khalifes Mançour et Mehdi ; mauvais musulman,<br />

mendiant effronté, mais spirituel. Il était le favori<br />

de Mançour, à qui il avait sans doute ren<strong>du</strong> un grand<br />

service en le louant, dans un panégyrique, d'avoir mis à<br />

mort Abou-Moslim, car le peuple avait peine à comprendre<br />

pourquoi les Abbassides récompensaient d'une façon<br />

aussi ingrate le grand général qui les avait fait <strong>mont</strong>er<br />

sur le trône. Il se moqua <strong>du</strong> khalife qui avait ordonné à<br />

ses sujets de se vêtir de noir, couleur des Abbassides,<br />

et pair une saillie spirituelle il obtint, seul de tout le<br />

peuple, d'en être dispensé. Lorsque Mousa ben Daoud fit<br />

le pèlerinage de la Mecque, il promit au bouffon dix mille<br />

ÊRATUBI ARABI. 5

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!