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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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22 LITTERATURE ARABE<br />

venu à un grand âge, dit-on, il fut mis à mort par le roi<br />

Moundhir, fils de Mâ-Essemâ, comme sacrifice sur le tombeau<br />

de deux amis <strong>du</strong> roi, qu'il avait fait enterrer vivants<br />

jadis, dans sa colère. Le roi avait juré de faire mettre à<br />

mort le premier qui se présenterait à lui le second jour<br />

<strong>du</strong> deuil annuel qu'il s'était imposé, et de nourrir de<br />

son sang les corbeaux. Le poète demanda qu'on le fit<br />

mourir après qu'il se serait enivré de vin. Cette coutume<br />

barbare <strong>du</strong>ra jusqu'au moment où le roi, vaincu par la<br />

générosité d'un certain Hanzhala, de la tribu de Taï, qui<br />

avait demandé un délai et promis de revenir, revint à<br />

temps pour remplir sa promesse et délivrer son garant<br />

qui allait être mis à mort à sa place. Depuis cette aventure<br />

Moundhir supprima les sacrifices sanglants. Abid était<br />

pauvre et n'avait aucune fortune : un jour qu'il menait à<br />

l'abreuvoir le troupeau de sa sœur Mawiya, il fut repoussé<br />

par un homme qui le frappa au front; le pauvre diable<br />

s'en retourna tout triste et s'endormit à l'ombre des<br />

arbres. Il se réveilla poète; un génie était venu le visiter<br />

pendant son sommeil et lui avait placé dans la bouche<br />

une boulette de poésie.<br />

HATIM, de la tribu de Taï, est universellement connu<br />

par sa générosité sans bornes. Lorsqu'arrivait le mois<br />

sourd (Rédjeb), respecté par les païens de Modar, il<br />

faisait tuer dix chameaux par jour et en nourrissait ses<br />

hôtes. Les poètes El-Hotaï'a et Bichr ben Abi-Khàzim<br />

reçurent l'hospitalité chez lui. Il avait per<strong>du</strong> son père de<br />

bonne heure; recueilli par son grand-père Sa'd ben el-<br />

Hachradj, il lui joua le mauvais tour de distribuer à une<br />

caravane de poètes qui passait tout le troupeau de chameaux<br />

qu'il était chargé de garder. L'ambition d'être<br />

reconnu le plus généreux des hommes l'avait poussé à<br />

cet acte d'extravagance. Son grand-père ne put lui par-

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