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Littérature arabe - Notes du mont Royal

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LES ABBASSIDES 69<br />

verneur de Médine, dans le Yémama, en Arabie, comme<br />

collecteur de taxes, y avait épousé une Arabe de sang<br />

libre. Né en 721, il fut étranglé en 797 par une vengeance<br />

particulière, provoquée par des vers ayant une<br />

couleur politique et dirigée contre les prétentions des<br />

Alides ; nous avons les aveux <strong>du</strong> criminel, qui ne fut pas<br />

reconnu. C'était un imitateur de l'ancienne poésie <strong>du</strong><br />

désert. D'après Ibn-Khallikan, il était arrière-petit-fils<br />

d'Abou-Hafça, affranchi de Merwân, qui lui avait donné<br />

la liberté pour les services ren<strong>du</strong>s lors <strong>du</strong> siège de la<br />

maison <strong>du</strong> khalife 'Othman à Médine : il lui avait sauvé la<br />

vie. On dit que c'était un médecin juif qui se convertit à<br />

l'islamisme. Le peuple de Médine croyait cependant qu'il<br />

était affranchi <strong>du</strong> fameux poète et châtelain Samaual. On<br />

dit aussi qu'Abou-Hafça fut fait prisonnier lors de la prise<br />

de Persépolis sous 'Othman. — Quant à Merwân, qui était<br />

né dans le Yémama, il se rendit à Bagdad, composa des<br />

panégyriques à la louange d'El-Mehdi et de Haroun er-<br />

Racbid, écrivit des satires contre les descendants d'Ali.<br />

Son morceau le plus célèbre est une qaçida rimée en l<br />

composée à la louange de Ma'an, fils de Zaïda, gouverneur<br />

<strong>du</strong> Yémen, dans lequel il chante sa générosité inépuisable<br />

: « Quand on lui demande une faveur, Ma'an évite<br />

de prononcer le mot non, car ce mot lui semble un mot<br />

interdit. » Il était avare, et venait au palais <strong>du</strong> khalife<br />

vêtu d'une peau de mouton et de vêtements de grosse<br />

toile de coton; par économie, il n'achetait que des têtes<br />

de mouton et ne mangeait pas d'autre viande, hiver<br />

comme été. C'est sur lui qu'on fit ce vers : « Merwân n'a<br />

pas de zèle pour la noce, il n'est jaloux que des marmites.<br />

»

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