13.07.2013 Views

Littérature arabe - Notes du mont Royal

Littérature arabe - Notes du mont Royal

Littérature arabe - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

56 LITTERATURE ARABE<br />

Entre autres poètes étrangers à la race <strong>arabe</strong>, que<br />

l'ascendant de la conquête et de la poésie <strong>du</strong> désert<br />

avait convertis à la langue <strong>du</strong> Koran, il ne faut pas<br />

omettre Abou-Atâ Aflah ben Yasâr. Son père était un<br />

Indien des bords <strong>du</strong> Sind; les hasards de l'existence<br />

firent naître l'enfant à Koufa, mais il parla toujours mal<br />

l'<strong>arabe</strong>, observation déjà faite à propos des Persans qui<br />

avaient adopté la langue triomphante. Panégyriste des<br />

Oméyyades, il eut à diriger contre les Abbassides les<br />

traits de ses satires; il vécut assez pour voir ceux-ci,<br />

vainqueurs, grâce à l'appui des Chiites de Perse, fonder<br />

Bagdad sur les bords <strong>du</strong> Tigre, car il ne mourut que sous<br />

le khalifat de Mançour, en 774. Sa prononciation était<br />

tellement défectueuse qu'il fut obligé de faire réciter les<br />

poésies qu'il composait par un esclave barbarin qu'il<br />

possédait et qui était doué d'un bel organe. Les panégyriques<br />

qu'il adressa à Mançour ne plurent pas au khalife,<br />

qui ne pouvait oublier qu'il avait pleuré en vers la mort<br />

de Naçr ben Sayyàr, l'adversaire d'Abou-Moslim. Aussi,<br />

rejeté par l'Abbasside, le poète se vengea par ses satires;<br />

il se moqua de l'arrêté qui prescrivait au peuple de<br />

porter des vêtements noirs, couleur des Abbassides.<br />

Le khalife Wélid était poète, compositeur de musique<br />

et chanteur. Avec sa nature d'artiste, il se livra de bonne<br />

heure aux plus grands excès; il buvait <strong>du</strong> vin pendant<br />

son pèlerinage à la Mecque. Abandonné par l'affection<br />

<strong>du</strong> peuple, il fut tué par les Yéménites en 742, un an<br />

après la mort de son oncle Hicham. Comme auteur de<br />

chansons bachiques, il avait pris pour modèle 'Adi-ben-<br />

Zéïd et il eut pour successeur, dans ce genre, le grand<br />

poète Abou-Nowâs. Bel esprit et pourvu de toutes les<br />

qualités extérieures, mais débauché et éhonté, ce khalife<br />

devait déplaire aux musulmans; aussi l'accusa-t-on de

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!